Algérie

Inconséquence



Les Algériens sont probablement à compter parmi les peuples qui votent le plus au monde. La preuve : le gouvernement n?a pas encore fini de nettoyer et de ranger les urnes qui ont servi aux dernières élections locales qu?il se prépare déjà à organiser un nouveau scrutin. Il n?est pas question, ici, de traiter des thèmes en vogue actuellement dans le camp des partis de l?Alliance présidentielle et des nombreuses associations de masse qui ont survécu à octobre 1988, de la révision de la Constitution et du troisième mandat. Le temps ne manquera certainement pas pour y revenir. Il s?agit juste de creuser un peu plus l?idée lancée, mercredi dernier, par le chef du gouvernement, consistant à convoquer de nouvelles élections dans les communes qui n?arriveraient pas à dégager une majorité ou à surmonter les blocages dans lesquels elles se trouvent enlisées. Des élections qui succéderont à d?autres élections qui étaient censées, pourtant, répondre aux aspirations des citoyens et constituer une sorte de panacée aux problèmes pléthoriques endurés jusque-là par les collectivités locales. Les choses ont été, du moins, présentées de la sorte. Zoomer sur une telle problématique revient, assurément, à mettre en exergue toute l?étendue de l?inconséquence de la décision gouvernementale qui a autorisé la tenue des dernières élections locales. Inconséquence parce que tout le monde, en dépit du discours officiel rassurant, savait que celles-ci ne permettraient pas aux APC de sortir de leur bourbier. Du moins pas tant que le code de la commune et la loi électorale ? les deux textes sont à l?origine du blocage ? ne seraient pas revus et corrigés. Alors pour quelle raison l?exécutif s?est-il enfermé dans son entêtement et a-t-il tenu, contre vents et marées, à organiser son scrutin ? Pour prouver qu?il est capable de respecter un calendrier électoral ? Si c?est juste une question de respect de calendrier, cela voudrait-il dire qu?il se désintéresse du devenir du citoyen ? En agissant de la sorte, a-t-il voulu, au contraire, prouver avec davantage d?éclat la panne de l?arsenal juridique du pays pour poser de manière plus véhémente, justement, la nécessité de réviser la Constitution ? Il faut avouer qu?il n?est pas toujours évident de se hasarder à comprendre les logiques qui fondent les décisions d?un pouvoir. Si toutefois logiques il y a. Néanmoins, quelles que soient les raisons qui ont conduit le gouvernement à laisser faire, l?on notera qu?en plus du fait que l?on continue à gaspiller l?argent du contribuable, les élections sont tout sauf un instrument de changement, comme c?est le cas dans les véritables démocraties. C?est la raison pour laquelle, probablement, on ne trouve pas d?inconvénient à en tenir beaucoup.


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