Algérie

Incompréhensible !


Des partis, nous dit-on, ont demandé à ce que le gouvernement parte. Mais on a oublié de nous dire si cette demande est faite seulement du bout des lèvres ou si elle est, au contraire, faite du fond des tripes. En termes politiques, cela signifie qu'on ne sait pas si cette demande de départ du gouvernement n'est qu'une simple manifestation de présence de certains partis qui nous ont tant habitués à ne les voir se réveiller de leur profond sommeil qu'à l'approche de rendez-vous électoraux, ou si, au contraire, c'est un début de prise de conscience, et donc un soupçon de début d'opposition. En termes économiques et sociaux, on ne sait pas si cette demande de départ du gouvernement, formulée par des partis qui n'ont jamais rien demandé que d'être logés à la même enseigne que le pouvoir, auquel ils sont censés s'opposer, vise réellement à souligner les carences d'un gouvernement dont la panne a mis le citoyen à plat, ou si, au contraire, elle ne cherche qu'à calmer la panique de ces citoyens qui regardent, outragés, leur porte-monnaie saigné à blanc par un programme et une démarche que ces mêmes partis n'ont eu de cesse de soutenir à travers leurs déclarations mille fois répétées, à travers leurs positions sans cesse affichées et même à travers leur participation, dit-on, négociée au gouvernement. En termes littéraires et artistiques, on n'arrive pas à saisir si cette pseudo-distanciation vise à se démarquer des personnages d'une mauvaise pièce, ou si, au contraire, elle ne cherche qu'à leurrer les spectateurs et leur arracher des applaudissements. En termes d'histoire, il est difficile pour le citoyen de savoir si ces partis descendent du train parce qu'ils refusent d'amorcer le dangereux virage de la rentrée sociale, ou si, au contraire, ils ne descendent que pour remonter une fois le virage passé. Quel que soit le cadre dans lequel on place ces prétendues déclarations de partis, il est difficile de leur trouver une justification, une seule justification valable. Il est tout aussi difficile de trouver une raison, une seule raison, pour les prendre au sérieux et leur accorder crédit. L'Algérien est trop habitué au fait que ce type de réveil brusque ne signifie qu'une vague gesticulation sans contenu de la part de certains partis qui, pour justifier le mauvais rôle volontairement endossé, ont été jusqu'à vouloir redéfinir l'opposition, eux qui n'en savent absolument rien pour n'y avoir jamais goûté. Et l'inquiétude des Algériens devant les mutations profondes que subit son environnement immédiat est si grande que ni des danses commandées, ni des discours appris par coeur, ni même les fausses prises de conscience ne sauraient plus leurrer. Que l'opposition continue son rôle, cela ne dérange plus personne, mais qu'au lieu de vouloir nous leurrer, on nous explique seulement comment se fait-il que, avec la richesse d'aujourd'hui, l'Algérien continue à être pris de panique à l'arrivée de la rentrée scolaire, du Ramadhan ou de tout autre évènement. A moins que, et c'est à méditer, on ne sache gérer que la pauvreté et la misère, et notre incapacité à gérer notre richesse est tout simplement incompréhensible !
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