Algérie

Incomparables '



Si le proverbe dit «Comparaison n'est pas raison», c'est que jamais une comparaison ne pourra affirmer, étayer un fait limité dans le temps. Ceci étant, les samedis en «gilets jaunes» d'en face peuvent nous parler, en catimini, de nos vendredis. Question d'ancienneté, puisqu'ils en sont à l'acte 21 là-bas, on les écoute. En tout cas, nos compatriotes les relayent les dimanches, histoire d'animer, sans casse ni violence, notamment leur place de la République, à Paris. Mais Paris, on en est loin, comme du monde occidental dans son ensemble. Leur démocratie a de quoi inspirer, certes. Mais, peut-elle réellement convenir à nos aspirations, nos spécificités' Assurément, chacun y verra midi à sa porte, et ça convoquerait tout un débat générationnel, voire idéologique, que d'aborder le sujet. Râleurs invétérés, eux ne se satisfont pas de la donne. Ils se disent les dindons de la farce, les classes exploitées par les riches, et le gilet jaune évite de les rendre personne, sans référent social.Chez nous, c'est une autre paire de manches, quand la notion de démocratie populaire est au centre de tous les discours, de tous les aspects sociaux, de toutes les subventions de produits de première nécessité, en passant par la médecine gratuite, la distribution du logement social, et autre «regda wat'manji». On le redit : «comparaison n'est pas raison». Aussi, loin de leurs bistrots et de leurs ronds-points, nos vendredis n'ont rien à voir avec leurs samedis. Ils ont voté pour «En marche», sans se douter que c'était en marche arrière qu'ils allaient garer la voiture, en panne sèche. Par contre nous, on a refusé le vote du 5e mandat, et on ne connaît ni marche arrière, ni panne sèche. D'ailleurs à ce propos, les cours de l'or noir ont atteint, jeudi dernier, leur plus haut niveau depuis novembre 2018. Ça va redonner de l'entrain, de l'énergie, du dynamisme à la démocratie dite populaire.
Une démocratie qui ne s'est pas trop embarrassée de l'Etat providence devenant, au fil des ans, l'Etat assistance. Sorte de père protecteur, il a fini par s'abroger le droit de décider à la place des citoyens. Tout ce qui leur convenait, passait comme une lettre populaire à la poste. A contrario, tout ce qui était néfaste pour eux-mêmes ne se discutait même pas. Le même Etat providence, protecteur à souhait, en était venu à prétendre savoir mieux que tout le monde, quels étaient les secteurs économiques et industriels d'avenir à privilégier et à soutenir.
De gros investissements publics accompagnant les nominations de hauts fonctionnaires, à compétence professionnelle limitée, cela a débouché sur le rejet populaire, et ses vendredis s'en allant vers un Ramadhan à jeûne douloureux. En fait, cet Etat providence est devenu désuet, ringard, et plus grave, il est devenu un problème de génération. Et ce qui était financièrement possible, voire économiquement tolérable, est devenu un modèle d'un autre âge. En décalage total avec la transformation d'une société, il est devenu une escroquerie envers les générations d'aujourd'hui, hyper-connectées, avec un autre mode de vie tant personnel, social que professionnel. Aujourd'hui, la démocratie pseudo-populaire, l'Etat providence, sont devenus une chimère à ranger au rayon d'une époque révolue. Une époque incomparable avec les vendredis de protesta, quelque soit leur popularité?


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)