Algérie

Incohérences dans le marché du médicament



Des génériques plus chers que les originaux Plus d?une dizaine de marques de médicaments génériques, importés pour la plupart de Jordanie, sont vendus plus cher que les produits originaux. Ils sont également plus chers que les autres génériques d?autres fabricants. Ces produits sont généralement à usage fréquent. Cette anomalie, qui est en véritable contradiction avec la politique nationale concernant le générique menée par les autorités sanitaires et le ministère de la Santé, reste un mystère pour les différents professionnels du secteur. L?objectif fixé par le ministère de tutelle et par les caisses de Sécurité sociale est d?emblée torpillé. Le médicament générique est en moyenne 30% moins cher que le médicament original. En effet, comme il ne nécessite pas de frais de recherche, le laboratoire qui le produit peut le proposer à un prix inférieur à ceux des spécialités d?origine. Bien entendu, il est remboursé comme les autres médicaments. Mais la réalité est tout autre chez nous. Plusieurs malades atteints de différentes pathologies ont eu la surprise de découvrir des produits génériques plus chers que le médicament original. La majorité de ces produits, dont des échantillons sont en notre possession, sont à large consommation chez les Algériens. Comment ces produits ont-ils pu être enregistrés au niveau de la direction de la pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ? Pourtant, ce dernier ne cesse depuis des années de prôner la politique du générique qui, selon les responsables, permettra la réduction de la facture à l?importation et alléger les caisses de la Sécurité sociale. La différence des prix est non seulement constatée entre le générique et le princeps mais également dans les prix publics des médicaments générique, par rapport aux produits locaux ou importés. Ces produits sont pourtant de même forme et comportent un même dosage. L?exemple d?un produit connu de tous est édifiant. Il s?agit du Diclofénac sous différents noms commerciaux dont un est importé et les autres fabriqués localement. Sur ce même produit, trois prix sont pratiqués. Le Votrex, fabriqué par Hikma (Jordanie) est vendu à 161 DA, le Ladofénac, produit local de Ladpharma est cédé à 100,83 DA alors que Geofenac, local de Géo-pharm est proposé à 135 DA. Dans la gamme des antibiotiques, l?on trouve la même anomalie. Deux génériques d?une même composition sont présentés sous la même forme à savoir les suspensions buvables dans des flacons de 60ml, sont vendus à des prix différents. Le Panamox, un produit importé et fabriqué par Hikma (Jordanie), coûte 169,17DA. Alors qu?Amoxypen fabriqué par Saïdal est vendu à 133,12DA. Un autre produit d?usage fréquent surtout chez les enfants, un analgésique, laisse perplexe. Il s?agit du Paracétamol sous forme de suppositoires. Une boîte de 10 suppositoires de Revanine (APM, Jordanie) qui est importée est vendue à 119,88 DA, Algimol fabriqué par LPA est cédé à 73,14 DA et Paralgan fabriqué aussi par Saïdal est proposé 37,11 DA. Le dysfonctionnement est encore plus avéré avec les prix pratiqués entre les génériques et les produits princeps. L?anormal se confirme pourtant avec ce même produit, mais cette fois-ci avec le médicament original. La comparaison entre le produit Efferalgan 150 mg (une boîte de 10 suppositoires) importé et Revanine, un générique de même composition et même forme également importé suscite les interrogations des spécialistes. « Il est anormal qu?un produit générique coûte plus cher qu?un médicament princeps. Comment ce produit à l?instar des autres a pu être enregistré et commercialisé sans que les autorités sanitaires ne réagissent », s?interroge-t-on. La liste des produits est encore longue et des questions restent encore posées. Au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière aucune explication n?a pu être donnée pour le moment.


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