Incidents et suspensions: Le football algérien décrédibilisé

Où va le football algérien ' Est-il concevable que des présidents, des secrétaires de clubs ou même des entraîneurs, censés jouer le rôle d'éducateurs, soient suspendus ' Plus grave, ils ont été sanctionnés pour agression envers officiel, comportement antisportif ou insulte. Des dirigeants de clubs ont même été épinglés pour des bagarres générales.Des joueurs sont signalés pour les mêmes motifs ou comme étant des investigateurs en fin de partie. La liste serait trop longue à dresser. Tahar Guerriche, président du DRB Tadjenanet, a été suspendu pour deux ans dont un an avec sursis de toute fonction officielle pour agression envers officiel en fin de partie lors de la rencontre entre DRBT - ASK (14ème journée). L'entraîneur des gardiens de buts de l'ES Ben Aknoun, Hamizi Hakim, a écopé d'une suspension de six mois dont trois avec sursis pour comportement antisportif envers officiel. Idem pour l'entraîneur des gardiens de but du RCB Oued Rhiou qui a, lui aussi, subi une lourde sanction d'un an de suspension de toute fonction officielle. Le secrétaire de l'US Chaouia, Boukhennoufa El-Hocine, a été suspendu pour mauvais comportement envers officiel. Toualbia Mohamed, secrétaire de l'ORBOF, a pris six mois de suspension ferme pour tentative d'agression envers officiel. Berrarma Nasr Eddine (entraîneur des gardiens de la JSMB) a été sanctionné pour voies de fait envers son joueur sans lésion corporelle. Lakehal Nour Eddine, secrétaire du CRB Aïn Oussera, a été suspendu pour six mois pour tentative d'agression envers un joueur adverse. C'est la même situation qui prévaut chez les joueurs. Kabari (DRBT) et Djemaouni (ASK) ont été suspendus pour comportement antisportif envers officiel. Suspension également pour Ali Mohamed et Benabed (RCBOR) et Rahmani (CRBAO), instigateurs de bagarres générales en fin de partie. Saâdi Mohamed (CRBOD) a été signalé et suspendu pour comportement antisportif envers officiel. C'est aussi le cas pour Boulediab Bilal (WAB), sanctionné pour le même motif. Dans ce même contexte, on vient d'apprendre que de nombreux dirigeants et présidents de clubs, auteurs de mauvais comportements ayant même entraîné l'arrêt des matches, n'ont pas été signalés, ni par les arbitres ni par les délégués des matches. Une mascarade ! En plus, certains clubs continuent de dilapider les deniers publics sans se soucier des conséquences. En effet, tout le monde sait, qu'en cas d'absence de l'entraîneur sur la main courante lors des rencontres officielles, le club est pénalisé financièrement. Une véritable confusion sans que personne n'ose lever le petit doigt pour essayer d'y remédier. Cette nouvelle race de dirigeants a, par un comportement douteux, décrédibilisé le football algérien. Une vérité que personne ne peut nier et, aujourd'hui, tout le monde est d'accord sur la situation paradoxale du football national et ce, devant l'indulgence de l'Etat, notamment de l'ancien système, faut-il bien le préciser. Notre football a été toujours pris en otage par des dirigeants qui emploient tous les moyens pour accaparer le pouvoir des clubs et bénéficier des avantages qui s'y rattachent. Au lieu de se concentrer sur un véritable projet sportif, améliorer les conditions de travail pour une meilleure formation des jeunes, inculquer une véritable culture de football et préparer le joueur de demain, ces dirigeants continuent leur bricolage en s'attaquant aux détracteurs pour masquer leurs insuffisances. Mais, «ça ne sert à rien de cacher le soleil avec un tamis», comme le dit le proverbe. Ceux qui ne répondent pas aux critères doivent s'éloigner du climat du football car il y va de l'intérêt de la jeunesse algérienne. A moins que ce soit le gain de l'argent facile et l'intérêt personnel qui décident. En tout cas, ceux qui ont opté pour le changement du système de compétition doivent faire leur examen de conscience pour avoir directement, ou indirectement, créé un climat de tension. Pour le développement du football algérien, ce sera pour beaucoup plus tard !