A la suite de la publication du communiqué de l'Association des journalistes sportifs algériens (AJSA) sur l'incident survenu à Cotonou lors de la conférence de presse d'après-match entre le Raja et la JS Kabylie, nous avons reçu une mise au point de M. Aliou Cogloko, officier média de la CAF adressée au président de cette association, M. Omar Kharoum. Le texte envoyé par ce dernier étant trop long (une page), nous avons pris la liberté de l'expurger de certains passages n'ayant aucun lien avec l'incident en question.
Mon cher Omar Kharoum,
Je ne juge peut-être pas opportun de vous interpeller en tant que confrère, mais plutôt en votre nom propre, tout simplement parce que je pense que le communiqué, estampillé (AJSA) pour Association des Journalistes Sportifs Algériens, et qui porte votre signature, ne reflète aucunement, pour sa légèreté et ses contre-vérités, ni l'image, ni l'histoire, ni le prestige de la presse sportive algérienne, encore moins celle de l'association de la presse sportive locale, véritable référence en Afrique et dans le monde, et dont les pères fondateurs ont inspiré des générations de journalistes sur le continent.
Remettons les choses dans leur contexte, sans parti-pris et avec honnêteté.
Monsieur Rachid Hamoutène, dont vous vous offusquez du traitement qu'il aurait reçu lors de cette conférence de presse d'après-match à Cotonou, à la fin du match Raja Casablanca ? Jeunesse Sportive de Kabylie, a débarqué dans la capitale béninoise, au stade Mathieu Kérékou, lors de la conférence de presse d'avant-match sans accréditation et avec comme seul outil de travail, une écharpe du club accroché au cou. Il y avait avec lui, six autres confrères algériens dans la même situation. Etant l'officier média de la rencontre, j'ai avec l'accord du Directeur de la Communication de la CAF, pris la responsabilité de les accepter en conférence de presse d'avant-match, et sans accréditation (en attendant de les aider à acquérir le sésame).
A cette occasion, Monsieur Rachid Hamoutène a pu poser 5 questions à lui tout seul, souvent sans demander la parole et arguant qu'il existait un droit d'aînesse en Afrique. Dans une volonté de bien faire les choses et d'aider tous les confrères présents dans la salle, nous avons géré ensemble la situation et obtenu une conférence de presse sans soucis majeurs.
Plus tard, nous avons dû mettre la pression sur les responsables informatiques de la CAF afin de permettre que les 7 confrères algériens et 3 marocains puissent être accrédités et assister au match depuis la tribune de presse. Les derniers journalistes algériens forclos ont pu bénéficier, auprès du comité local d'organisation béninois et à notre demande, de tickets VIP pour regarder la rencontre.
Si être « raciste », être « ségrégationniste », être discourtois et être autoritaire comme mentionné dans la vidéo et dans votre texte, c'est de s'occuper avec autant d'attention et de diligence de confrères en porte-à-faux avec le règlement des accréditations des journalistes, alors oui, j'accepte d'être « raciste, ségrégationniste, «négro, autoritaire» et tutti quanti sur les insanités déblatérées et autorisées par le « droit d'aînesse ».
Venons-en à la conférence de presse d'après-match , celle dont la vidéo est devenue virale et qui certainement vous a fait sortir de vos gonds au point de m'attaquer aussi violemment, dans le verbe bien entendu, parce que je ne pense pas que physiquement cela aurait été possible.
Au début de la conférence de presse, j'ai demandé aux deux entraîneurs, de tirer les enseignements de la partie avant que nous ne procédions au jeu des questions-réponses. C'est à ce moment qu'un confrère de la Télévision Nationale Béninoise leva la main en premier avant d'être suivi par Rachid Hamoutène, assis à la première rangée. De ma position assise dans la salle j'ai une meilleure visibilité d'ensemble que le journaliste algérien, pour voir qui voudrait prendre la parole. J'ai décidé, en tout honneur au pays hôte de la finale, par pure psychologie et pour sa neutralité supposée, de donner la parole en premier au confrère béninois.
Cela n'a visiblement pas plu à Monsieur Rachid Hamoutène, dont je venais de bafouer le « droit d'aînesse » au su et au vu de toute l'Algérie, du continent et de la planète tout entière, puisque la session était retransmise en mondovision. Il décida alors de ne plus lever la main, donc de ne plus demander la parole. La conférence continua ainsi, moi donnant la parole aux confrères qui la demandait et n'étant pas dans l'esprit du «Vieux Rachid » pour savoir s'il tenait toujours à sa question car il ne levait plus le doigt.
Au bout de la quatrième question, il se lève et décide de mettre fin à la conférence de presse, car son «droit d'aînesse» venait de subir un affront, et cela lui était devenu insupportable. Il s'engagea alors dans un monologue, me traitant de tous les noms d'oiseaux et de raciste (rires) et en faisant un clin d'?il à mes parents en leur rappelant péremptoirement la mauvaise manière avec laquelle ils m'avaient élevé.
Vous m'accusez d'être un récidiviste, en référence certainement au match du 23 octobre 2018 entre l'Entente Sportive de Sétif et le club égyptien du Al Ahly où un autre confrère algérien ne voulait pas se plier aux règles de la prise de parole en conférence de presse d'avant-match. Une autre vidéo, aussi devenue virale à l'époque, avait permis aux supporters algériens et à certains confrères de se défouler sur ma modeste personne, parce que tout simplement j'avais jugé utile de rappeler la nécessité de respecter les procédures et les règles. Un cameraman qui n'avait pas les droits de diffusion jugeant utile de m'agresser, furieux de n'avoir pas été autorisé à filmer la rencontre.
Par contre, Rachid Hamoutène a déjà eu maille à partir avec un autre collègue officier média lors d'un match de la JSK, mais cela ne relève point de la récidive car le « droit d'aînesse » autorise tous les écarts.
En votre qualité de Président de l'Association des Journalistes Sportifs algériens, je pense que vous devriez plutôt inciter les membres de votre association à respecter les règles du jeu et à donner une meilleure image de la presse algérienne, dynamique, professionnelle et avant-gardiste et non de porter des combats injustes, basés sur des contre-vérités et de la pure manipulation.
Selon les lignes de votre communiqué, j'agirais avec autant de fermeté et d'autorité parce que je serais un protégé de l'ancien président de la CAF, le Malgache Ahmad Ahmad ' Non mon cher Omar, détrompez-vous, le président Ahmad n'est plus là, il m'a certes mis le pied à l'étrier et qu'il en soit infiniment remercié, mais je ne suis le protégé de personne. Je suis celui d'Allah, notre Protecteur à nous tous, celui de mon quart de siècle d'expérience et de métier, de mon engagement indéfectible pour l'essor de la presse sportive africaine, donc algérienne aussi, et de mon intransigeance à faire respecter les règles du jeu par nous tous, quels que soient notre «couleur», notre race, notre pays, notre organisation professionnelle ou tout autre considération.
Je ne resterai éternellement pas officier média à la CAF, mais le temps que cela durera, je servirai notre institution commune avec la même foi, la même vigueur, la même passion, avec respect, courtoisie et en essayant d'être au maximum juste et équilibré. C'est ce qui m'a amené à répondre par un grand «Merci» aussi bien aux accusations racistes des deux confrères qu'aux élucubrations insensées du coach rajaoui.
Je reste cependant convaincu que la triste image renvoyée par nos deux acteurs du jour, jouant les victimes en tirant sur la corde sensible et pernicieuse du racisme, n'est pas celle de l'Algérie que je connais, que j'ai toujours respectée et avec laquelle j'ai collaboré sur plusieurs projets et émissions. Nos amis d'El Watan, du Buteur, de Compétition, de la Chaîne 3, et de tant d'autres médias du Maghreb vous le confirmeront.
J'aurai certainement un jour, si Allah le veut, l'occasion de m'expliquer avec l'aîné Rachid Hamoutène, au nom du respect que je voue aux anciens et au nom de mon amitié avec l'Algérie, son peuple, ses valeureux hommes de médias, ses footballeurs talentueux et sa belle histoire au sein du sport africain.
Ce long message était dans le but de clarifier les choses et vous dire ma part de vérité. Je le devais à mes amis algériens, à mes confrères avec lesquels j'ai parcouru l'Afrique pour suivre l'exploit des joueurs algériens, aux milliers de personnes qui ont vu cette vidéo devenue virale et dans laquelle on a bien voulu me donner le rôle du méchant. En attendant les suites de l'enquête que vous réclamez et qui nous édifiera tous car l'intégralité des deux conférences de presse a été filmée, je vous souhaite à vous, votre famille et au peuple algérien un heureux Eid Mubarak.
Aliou Kogloko
Officier média CAF
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Posté Le : 24/07/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aliou Kogloko
Source : www.elwatan.com