Inchallah et Allahou akbar !

On dit inchallah quand on n'a pas envie de dire oui ou que l'on répugne à régler un problème. On ramène la moindre petite intention au bon vouloir du Tout-Puissant. Si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que j'y ai encore eu droit pas plus tard qu'hier.Quelqu'un, en prononçant la phrase conçue aussi, pour se délivrer d'une promesse en suspens, m'a servi l'expression fétiche. Une entourloupe qui banalise presque parfaitement l'engagement.
Il y a aussi le fameux Allahou akbar que l'on sert en regardant le ciel ou même pas, lorsque l'on a la certitude qu'il suffit de prononcer le sésame pour que n'importe quel geste, fut-il des plus immondes, soit béni. Le plus recommandé pour le confort mental de chacun m'a un jour confié un aîné dont on ne pouvait contester la raison, c'est de rester mesuré, ne jamais faire dans l'excès. Se servir et servir aux autres un tonitruant Allahou akbar pour marquer son admiration, sa surprise, sa tristesse ou pour signifier une mise à mort. Les Occidentaux disent Allah akbar.
C'est cette expression-là que le dictionnaire valide. Hurler ça en fonçant sur un groupe de civils, de policiers, de religieux, avant de se faire exploser ou d'égorger quelqu'un. Avant de commettre les actes les plus immondes. On hurle un Allahou akbar en s'autorisant toutes les dérives, comme pour signifier que l'on commet l'innommable avec l'aval incontestable de Dieu. je me souviens comment au début des années qui ont ensanglanté les rues et les foyers algériens quelques esprits incertains nous servaient une raison qui justifiait chacune des horreurs commises au nom d'une religion et d'un Dieu qui n'en avaient jamais demandé autant.
C'est à cette même période, d'ailleurs, que l'intégrisme religieux gagnait à lui les voix indécises, en leur enseignant que ne pas voter pour les islamistes c'était voter contre le Dieu unique.
Celui des musulmans. Il y en avait qui n'envisageaient même pas de contester ces affirmations, convaincus que chrétiens, juifs ou bouddhistes étaient des mécréants promis à un enfer dépouillé, bien entendu, des ivresses réservées à une catégorie particulière de musulmans.
M. B.