Algérie

Incertitude sur le terrain en Géorgie : Berlin et Washington en offensive diplomatique


L'incertitude régnait, hier, sur le terrain quant au retrait des troupes russes de Géorgie, tandis que la diplomatie revenait au premier plan avec l'arrivée de la secrétaire d'Etat américaine à Tbilissi et celle de la chancelière allemande à Sotchi. Condoleezza Rice est arrivée à Tbilissi en provenance de Paris, pour affirmer le soutien de Washington à la Géorgie dans le conflit qui l'oppose à Moscou. Elle devait rencontrer le président géorgien Mikheïl Saakachvili et obtenir qu'il signe l'accord de cessez-le-feu déjà accepté par les deux belligérants. « Un cessez-le-feu formel est maintenant nécessaire et c'est ce à quoi nous travaillons », a déclaré la chef de la diplomatie américaine, à quelques journalistes dans l'avion la conduisant à Tbilissi. Côté russe, la chancelière allemande, Angela Merkel, arrivée en début d'après-midi à Sotchi, sur la mer Noire, devait insister sur le respect de l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Géorgie, lors d'une rencontre avec le président russe, Dmitri Medvedev. Sur le terrain, aucun soldat russe n'était visible dans le centre de Gori, mais de nombreux blindés russes étaient postés dans une base à trois kilomètres de la ville géorgienne, sur la route de Tskhinvali, la capitale de la république séparatiste d'Ossétie du Sud, a rapporté un journaliste de l'AFP. « Des troupes ' Quelles troupes ' Nous n'avons pas de troupes dans la ville. Elles sont toutes à l'extérieur de la ville pour empêcher les pillards d'y entrer », a déclaré le colonel Igor Konochenkov, adjoint au commandant des forces armées russes. Dans la ville, qui semblait déserte, quelques centaines d'habitants, des hommes d'âge moyen pour la plupart, étaient réunis sur deux places, au centre, dans l'attente d'une aide humanitaire de Tbilissi, la capitale géorgienne. « Nous attendons de l'aide de Tbilissi, du pain, du sucre », a expliqué Sachka Korguichela, 44 ans.« Il n'y a pas de gaz, d'électricité, d'eau dans la ville », a ajouté une habitante. Un silence irréel régnait sur la ville, jonchée de débris de verre, les vitrines des magasins étant brisées et les façades criblées d'impacts de balles. Les forces russes devaient se retirer hier de Gori, et en remettre le contrôle aux autorités géorgiennes, selon l'ambassadeur de France à Tbilissi Eric Fournier, dont le pays a négocié un accord de cessez-le-feu entre la Russie et la Géorgie. « Le chef de la police de Gori essaie de négocier le transfert du contrôle de la ville avec le général russe commandant les troupes dans la zone », a déclaré à l'AFP dans la matinée, le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur Chota Outiachvili. A deux kilomètres de Gori, sur la route venant de Tbilissi, plusieurs dizaines de soldats russes et six véhicules blindés bloquaient la route, a constaté un journaliste de l'AFP. Seuls quelques camions avec des croix rouges étaient admis dans la ville. « Nous ne savons pas du tout combien de temps nous devons rester. Les officiers ne nous ont rien dit sur notre départ aujourd'hui », a confié un soldat russe sous le couvert de l'anonymat, alors qu'un officier déclarait que « rien n'était encore décidé ». Selon un autre soldat russe, « il y a 5000 militaires russes à Gori ». « Nous sommes arrivés depuis la Tchétchénie, nous avons reçu l'ordre de venir vendredi (8 août, jour de l'offensive géorgienne en Ossétie du Sud).Nous sommes restés à Gori tout le temps », a-t-il dit. Selon M. Outiachvili, les véhicules blindés russes continuent leurs mouvements en Géorgie occidentale. Quelque 130 blindés ont pénétré sur le territoire géorgien jeudi soir, se dirigeant vers la ville de Zougdidi. Hier, la colonne s'est divisée en trois groupes, l'un restant près de la ville de Senaki, l'autre se dirigeant vers l'est et la troisième allant à l'ouest, vers la ville de Poti. A Moscou, les responsables militaires ont tenu des propos rassurants. Les forces géorgiennes remplissent leurs obligations prévues par le plan de paix et retournent dans leurs casernes, a déclaré, vendredi, le chef-adjoint de l'état-major de l'armée russe, Anatoli Nogovitsyne. Le plan en six points a suscité des critiques, en Pologne et dans les Etats Baltes, notamment parce qu'il ne mentionnait pas le respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie. Les Etats-Unis s'inquiètent également du cinquième point qui prévoit le retrait des forces militaires russes « sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités » mais ajoute que « dans l'attente d'un mécanisme international, les forces de paix russes mettront en 'uvre des mesures additionnelles de sécurité ». M. Sarkozy a, apparemment, convaincu la délégation américaine que ces « arrangements de sécurité » seraient « très limités dans le temps », selon ce responsable. Mikheïl Saakachvili a, pour sa part, déclaré que la Géorgie n'était prête à « aucun compromis » avec Moscou et que les seules négociations éventuelles devaient porter sur le retrait des « forces d'occupation » russes, dans un entretien publié vendredi dernier, par le quotidien russe Kommersant.
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