Incendies, développement anarchique de la végétation arbustive, facteurs de dégradation des forêts

Selon un rapport de la protection civile, les incendies constituent le facteur principal de la dégradation des forêts en Algérie, avec une moyenne de 25.000 hectares de dégâts par an. Il relève aussi l'absence d'aménagement au niveau des massifs forestiers. Le rapport fait état également de l'abandon des zones rurales par la population et le développement anarchique de la végétation arbustive et d'un sous-bois dense.La sauvegarde du patrimoine forestier est l'une des priorités de la protection civile, car « il s'agit de la préservation de la sécurité alimentaire », a-t-on affirmé à la Direction générale de la protection civile (DGPC). Les soldats du feu ont la tâche de sauvegarder un patrimoine composé de 14.843.545.25 hectares d'arbres fruitiers, 4.115.908 hectares de forêt et maquis, 164.231 hectares de palmiers, 2.385.116.45 hectares de récoltes. Pour ce faire, la DGPC a déployé d'importants moyens de lutte contre les incendies et les feux de forêt. Un dispositif spécial est mis en œuvre à la veille de la saison estivale, a assuré le sous-directeur de l'information et des statistiques de la protection civile, le colonel Farouk Achour. Il constitue en l'organisation de regroupements régionaux des directeurs de la protection civile pour l'évaluation des bilans de l'année précédente. « Notre priorité est la prévention, l'anticipation, la préparation et la lutte active ». Sur le plan opérationnel, l'institution a mobilisé des colonnes mobiles au niveau des grands massifs. « Vingt-deux colonnes sont déployées dans les wilayas à grand risque. La DGPC envisage la dotation de toutes les wilayas à risque incendie et feux de forêt, de ce matériel qui s'est avéré très efficace sur le terrain », a précisé l'officier supérieur. Des équipes pédestres sont également mobilisées dans les massifs difficile d'accès. En outre, des campagnes de sensibilisation sont organisées en faveur des riverains et des agriculteurs, qui sont également accompagnés lors des moissons-battages afin d'éviter la perte de récoltes. La formation spécialisée est au programme, notamment pour les officiers chargés de la gestion des opérations d'intervention contre les feux de forêt. En ce sens, la DGPC s'est équipée d'un simulateur de feux de forêt, le premier en Afrique. Outre le déploiement des colonnes mobiles sur la base d'un schéma scientifique, la protection civile a recours à l'exploitation des images satellitaires dans la localisation des zones à risque. « Grâce à l'image satellitaire et au système de communication numérique, nous pouvons avoir l'indice de l'inflammation, ce qui permet la gestion de l'aléa grâce à la circulation rapide de l'information et des données », a-t-on précisé. Le dispositif s'est avéré efficace puisqu'une baisse sensible des feux de forêt a été enregistrée. « Les feux de forêt ont sensiblement diminué en 2015. Ils sont passés de 15.000 hectares détruits par les flammes en 2014 à 7 000 en 2015 », a fait savoir le colonel Farouk Achour. A l'occasion de la célébration de la journée internationale des forêts, la protection civile réaffirme son engagement pour la sauvegarde du patrimoine national et plaide pour la coordination, la sensibilisation et la mobilisation permanente pour protéger cette richesse.