Algérie

(IN') Justice(s) : au nom du peuple !



- L'institution judiciaire tourne autour de plusieurs personnages: le juge, le policier, le greffier, l'avocat. Pourtant, parmi ceux-ci, le personnage central est le juge puisque c'est à lui, et à lui seul, que revient la décision (Leila Aslaoui, «Être juge». Essai © Enal, Alger 1988).- Toute conception de la justice qui ne reposerait pas sur la dignité de la personne humaine serait fausse et dangereuse : elle serait un artifice destiné à légitimer le recours à la violence (Denis Gonzalez, citant le Cardinal Léon Etienne Duval, «Cardinal Léon Etienne Duval. La voix d'un juste, 1903-1996». Essai © Enag Editions, Alger 2008).
- La justesse d'une cause n'a pas l'immense vertu, de nous préserver de l'injustice. Bien au contraire, la conviction de notre bon droit a souvent tendance à nous rendre moins vigilants. Ainsi commencent les dérives (Rachid Mimouni, «La malédiction». Roman © Chihab Editions, 2012).
- Un Etat qui tourne le dos à la justice ne peut garantir la paix (F. Boumendjel-Chitour et D. Iamarene-Djerbal, préface in Boudarène Mahmoud, « La violence sociale en Algérie. Comprendre son émergence et sa progression». Essai © Editions Koukou, Alger 2017).
- La justice n'est pas seulement aveugle, elle est également sourde ! Elle ne vous écoute pas, elle ne vous juge pas ; elle vous déclare coupable parce qu'une enquête a été diligentée contre vous par les pouvoirs publics ; parce que les pouvoirs publics ne peuvent pas se tromper (Koudil Ali, «Naufrage judiciaire. Les dessous de l'affaire Cnan». Récit © Koukou Editions, Cheraga-Alger 2017).
- Dame justice ne badine pas avec la ponctualité. Tôt, on la dérange. Tard, on l'offense. Dame justice est la seule à s'arroger le droit d'avoir une notion élastique du temps (Leila Aslaoui-Hemmadi, « Raison garder». Recueil de nouvelles © Editions Média-Plus, Constantine, 2018).
- L'erreur judiciaire n'existe pratiquement pas dans notre pays. En fait, ils (les gens) la confondent avec «errements judiciaires», et que l'opinion publique qualifie prosaïquement d'injustice (Brahimi Miloud, avocat. «En mon âme et conscience». Recueil d'articles © Casbah Editions, Alger 2018).
- Tout se passe en effet comme si justice et justiciables étaient devenus ennemis. Or, on ne juge pas un ennemi, on l'affronte, on le combat, et dans ce combat forcément inégal, le juge s'éclipse devant le justicier, au mépris des droits de la défense réduite à un mal superflu dont on s'accommode comme à regret (Brahimi Miloud, avocat. «En mon âme et conscience». Recueil d'articles © Casbah Editions, Alger 2018).
- La justice à la carte est l'une des facettes les plus insupportables de l'injustice (Said Sadi, «Révolution du 22 février. Un miracle Algérien». Recueil d'articles © Editions Frantz Fanon, Tizi Ouzou, 2019).
- En Algérie, la loi est très claire, mais depuis l'indépendance de ce pays.
- Dans le système judiciaire, la solidarité corporatiste effrénée détruira, moralement, le palais de justice qui est notre maison commune (Nasr Eddine Lezzar, avocat. Opinion © Liberté, lundi 12 octobre 2020)
- Défendre la moralité de son corps professionnel est une bonne chose, mais il y a deux limites à ne pas dépasser. La première est de ne pas salir les autres, la seconde est de ne pas défendre inconditionnellement (Nasr Eddine Lezzar, avocat. Opinion © Liberté, lundi 12 octobre 2020).
- L'indépendance (de la justice) fait peur. La corruption, devenue une seconde nature dans les pratiques de la sphère administrative, est un enjeu de pouvoir (Nouri Nesrouche, journaliste .Commentaire © El Watan, mercredi 22 décembre 2021).
- Je suis un homme en colère monsieur le président de la Cour, parce que tout fonctionne dans ce pays à l'humeur (bennef'ha) (Fethi Ghares, coordinateur du parti politique MDS. Déclaration à l'ouverture de son procès © Tribunal de Bainem/Bab El Oued, lundi 27 décembre 2021).
- En fait, sur la terre des hommes et des femmes, si la guerre est temporaire ; la justice, elle, demeure une quête permanente (Tarik Djerroud, «Camus et le FLN». Essai© Tafat Editions, Alger 2022).
- Force est de reconnaître que comme l'histoire est écrite par les vainqueurs, la justice est rendue par eux (Amar Abba , «La politique étrangère de l'Algérie, 1962-2022.Des idéaux de la Révolution aux exigences de la Realpolitik». Essai © Editions Frantz Fanon, Boumerdès 2022).
- Le procès, c'est un endroit où on délire sur la vie des gens, où la parole est déformée. C'est le lieu où la fiction démarre (Justine Triet, réalisatrice française, cinéma, Palme d'or, Cannes 2023 ©Le Soir d'Algérie, lundi 21 août 2023).
- L'édification de l'Etat de droit requiert un travail incessant et constant et un développement, une moralisation et une efficacité de l'action judiciaire afin de garantir la justice au justiciable et de le protéger contre l'abus et la partialité. L'impartialité, la compétence et la probité du magistrat sont les outils à même d'immuniser les jugements qu'il rend au nom du peuple (Abdelmadjid Tebboune, président de la République, Allocution à l'ouverture de l'année judiciaire 2023/2024, extrait, Alger lundi 6 novembre 2023).
- La Constitution a consacré de nombreux droits, dont le droit à la justice, mais l'exercice de ce droit ne saurait réaliser son objectif escompté s'il n'est pas accompagné de mesures contribuant au traitement de l'action dans des délais raisonnables. Les procès qui durent plusieurs années provoquent un sentiment d'insatisfaction chez le citoyen et prolongent ses souffrances pour recouvrer ses droits (Abdelmadjid Tebboune, président de la République, Allocution à l'ouverture de l'année judiciaire 2023/2024, extrait. Alger, lundi 6 novembre 2023).


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