Algérie

«In Amenas dévoile l'ampleur du désastre dans lequel baigne le pays» Zenati et Bouhadef



«In Amenas dévoile l'ampleur du désastre dans lequel baigne le pays» Zenati et Bouhadef
Le débat de l'après-attaque d'In Amena s'installe, soulevant des questions sur les raisons qui ont rendu possible une opération d'une telle ampleur.
«Plus que l'échec de la politique dite de 'réconciliation nationale', il dévoile toute l'ampleur du désastre dans lequel baigne notre pays», juge le Mouvement pour l'alternative démocratique (MAD). Pour ce mouvement, dirigé par les cadres et militants du FFS en conflit avec l'appareil du parti, l'agression intervient dans un contexte au moment où l'Algérie est «minée de l'intérieur par une guerre successorale et une course effrénée au bradage de ses ressources énergétiques et financières» et qu'à ses frontières, elle se trouve «menacée par des convulsions aux conséquences très dangereuses».
Le MAD, dans son communiqué rendu public hier, signé par Djamel Zenati et Mustapha Bouhadef, décoche au passage une violente charge à l'égard de la diplomatie algérienne : «Empêtrée dans des man'uvres douteuses et des partenariats suspects, elle a fini par perdre son statut de puissance régionale incontournable.» Le pouvoir en place ne semble pas embarrassé. «La situation est d'autant plus préoccupante que les errements récurrents du pouvoir n'ont suscité aucune réaction de la classe politique. L'opposition légale s'est définitivement et confortablement incrustée dans les méandres d'institutions corrompues et totalement discréditées», souligne le MAD.
Les animateurs de ce mouvement s'élèvent contre une «omerta généralisée qui a permis aux dignitaires du régime de s'affranchir de toutes sortes de contraintes et d'agir désormais sans aucune retenue». Pour eux, la gravité du moment appelle à «un sursaut patriotique tant en Algérie que dans l'ensemble du continent africain». Les désastres auxquels ont abouti les expériences post-coloniales exposent l'Afrique à des tentations communautaristes et intégristes, selon le leader du Mouvement pour une alternative démocratique. «Les dictatures qui se sont imposées par la force au lendemain des indépendances ont été inaptes à régler les questions nationales et montré leur incapacité manifeste à relever les défis du développement. Sociétés segmentées, pouvoirs corrompus, élites fragmentées, libertés confisquées, économies perverties, violence multiforme et pauvreté endémique sont autant de vulnérabilités qui font le lit des utopies communautaristes et des alternatives intégristes», décryptent-ils.
Cet état de fait «attise du même coup les convoitises des puissants du monde dont les récentes interventions prennent de plus en plus les allures d'un nouveau colonialisme», alertent les leaders du mouvement. Pour eux, l'Afrique est livrée «aux appétits des blocs mondialistes et autres marchands de la misère et de la mort». Le continent est-il condamné fatalement à ce sort tragique' «L'Afrique meurtrie, appauvrie et humiliée ne peut subir davantage le diktat des uns et des autres. Elle a besoin de paix, de stabilité et de plénitude. Toutes les consciences sont interpellées», ripostent M. Zenati et ses camarades résolument «africanistes». Ça passe par un combat «pour la liberté et la dignité humaine qui est indissociable du combat contre les autoritarismes quels qu'ils soient», préconisent-ils, réaffirmant leur rejet viscérale de l'Etat policier et de la République «intégriste». Le salut réside dans la construction d'une alternative «démocratique» qui demeure pour le MAD «un impératif incontournable».


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