Algérie

In-Amenas aura un impact psychologique, mais pas d'effet sur le marché du gaz (expert)



In-Amenas aura un impact psychologique, mais pas d'effet sur le marché du gaz (expert)
La sécurité des sites pétroliers est en cause, après la prise d'otages d'In Amenas , qui a fait 23 morts, et permis l'élimination de 32 terroristes. Le ministre de l'énergie Youcef Yousfi exclut le recours à une aide extérieure pour assurer la sécurité des sites, au moment où le parlement algérienne s'apprête à voter la nouvelle loi sur les hydrocarbures.
La prise d'otage aura d'In Amenas aura un impact psychologique, mais elle sera sans effet sur le marché international du gaz, a déclaré lundi l'économiste algérien Abdelhak Lamiri. Les conséquences de cet acte seront limitées pour une double raison : les champs d'In-Amenas ne représenté que 15% des exportations algériennes, mais seulement 0.6% du marché mondial, a indiqué M. Lamiri. De plus, cette production peut facilement être compensée par les autres champs gaziers, dont les capacités sont supérieures à leur production actuelle.
Au total, l'Algérie ne représente que 2.7% de la production mondiale. Elle se classe entre le neuvième et le onzième rang, selon les années, a indiqué M. Lamiri. Sa production est importante pour certains pays, mais au niveau mondial, elle reste modeste, a-t-il dit au lendemain de la prise d'otage qui s'est soldée par la mort de 23 personnes, dont de nombreux étrangers, et l'élimination de 32 terroristes, sont seule une infime minorité 'trois à cinq- étaient de nationalité algérienne.
M. Lamiri a également déclaré que les compagnies pétrolières sont en général peu affectées par ce genre d'évènement. Elles sont habituées à travailler dans des conditions difficiles. « Il y aura probablement un moment de flottement, un wait and see, mais ceci ne devrait pas durer », a-t-il. « Même pendant la décennie noire », celle des années 1990, la production de pétrole n'a pas souffert du terrorisme, a-t-il affirmé.
Le ministre de l'énergie, M. Toucef Yousfi, a déclaré samedi, lors d'une visite sur le site qui a été le théâtre de la prise d'otages, que l'Algérie n'a pas réduit ses exportations de gaz. «Nos partenaires n'ont pas souffert de la situation. Nous n'avons pas réduit nos exportations de gaz, nous avons simplement compensé ce manque de production par la production d'autres gisements», a-t-il, ajoutant qu'il « n'y a pas de conséquence sur la production nationale gazière et sur les engagements de l'Algérie vis-à-vis de ses partenaires étrangers.
Doutes sur l'efficacité des sociétés étrangères en matière de sécurité
M. Yousfi a également évoqué la reprise de la production « dans les deux jours », car les installations « n'ont pas souffert ». Il a promis un renforcement de la sécurité, mais il a exclu le recours à une inde extérieure. « Il n'est pas question d'accepter des forces de sécurité extérieures pour prendre en charge la sécurité » des installations énergétiques algériennes, a-t-il affirmé.
Cette déclaration résonne comme un critique de la politique adoptée jusque-là. A la faveur de la prise d'otages d'In Amenas, la presse a révélé que la sécurité des premiers périmètres des sites pétroliers et gaziers était assurée par les entreprises exploitantes, qui déléguaient cette prestation à des sociétés étrangères, dont la présence était très discrète. Supposées plus performantes, employant des anciens des forces spéciales ou des services de renseignements de pays européens, ces entreprises sont aujourd'hui mises à l'index dans une affaire considérée comme un échec majeur sur le plan de la sécurité.
D'autre part, et par un hasard du calendrier, la prise d'otages d'In Amenas a connu son dénouement au moment où l'Assemblée Nationale (APN) s'apprête à voter, lundi, un nouveau projet de loi sur les hydrocarbures. Le nouveau texte devait introduire deux grandes innovations : remodeler le calcul des taxes, pour intéresser davantage les compagnies étrangères, et ouvrir la voie à l'exploitation du gaz de schiste, qui fait polémique en Algérie. Attirer les investissements était devenu vital pour l'Algérie, en raison d'un discours de plus en plus insistant sur le déclin de la production, alors que la consommation interne explose.
La prise d'otages d'In-Amenas a changé la donne. Elle contraint l'Algérie à partir de plus loin : rassurer ses partenaires pour préserver ses parts de marché, déjà menacées par l'abondance du gaz sur le marché, et convaincre les compagnies pétrolières d'investir davantage, dans un moment délicat. BP a d'ailleurs décidé d'abandonner un site gazier dans la wilaya de Tamanrasset, selon les informations de Maghreb Emergent.
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