Impunité pour les passeurs

Les trois tentatives d'émigration clandestine de 55 jeunes Algériens, dont une jeune fille et deux mineurs, dans la nuit de dimanche dernier entre 22h et 23h et celle de la matinée de lundi dernier, continuent de faire l'objet de discussions.C'est que la majorité des haraga qui avaient pris place dans les trois embarcations de fortune, avaient pris le large à 10h à partir du Caroube. Et pourtant, cette plage est située presque en milieu urbain et les harraga habitent tous la commune de chef-lieu de wilaya.Dans les mêmes discussions, il est question de plusieurs contingents de voyageurs clandestins issus de différents quartiers et cités de la capitale de l'Edough à destination des côtes italiennes. Certains vont jusqu'à parler de complicité à l'origine de la grande facilité que trouvent ces clandestins à prendre la mer avec ce que cela suppose comme risques.Ce que confirment du reste la tentative avortée de lundi dernier. Avec 21 passagers, le passeur n'a pas hésité à prendre la mer à une heure où pêcheurs particuliers et professionnels, marins, police des frontières et gardes-frontières sont en poste ou en alerte.De là à affirmer que ledit passeur avait la certitude de passer, il n'y a qu'un pas qu'il a osé franchir. Cela pourrait expliquer cette tendance de certains responsables à limiter leurs communications portant sur les harraga à certains titres de la presse.En tout état de cause, le temps très favorable avec une mer belle à peu agitée enregistré durant tout le mois de décembre a été exploité par les passeurs et leurs complices pour engranger des milliards. Et quand on sait que chaque jour apporte son lot de départs par mer de centaines de nos jeunes vers l'inconnu, il y a lieu de se poser des questions sur cette vigilance de nos gardes-frontières.Question aussi sur ces passeurs qui perçoivent à chaque pas moins de 2 millions de dinars par traversée. Rien du côté des arrestations des passeurs. C'est comme il suffisait à nos hommes de loi de dénombrer les rares tentatives avortées pour justifier leur mission. Quant aux passeurs, ils auront toute latitude de récidiver, l'impunité leur étant assurée. Pour preuve, depuis des années, les arrestations les concernant se comptent sur les doigts de la main.