Il y a quelque chose de surréaliste dans les appels lancéspar l'Autorité palestinienne et l'Egypte aux Etats-Unis et au quartette aprèsla énième annonce d'extension des colonies israéliennes en Cisjordanie. On estdans l'aveuglement pur et simple.Apparemment, les responsables de l'Autorité palestinienneet les Egyptiens continuent de faire semblant de croire que l'administrationaméricaine de George W. Bush est un arbitre dans le conflit au Proche-Orient. Etpourtant, à l'occasion du 60ème anniversaire de la Nakba,de la Knesset,le président américain a tenu un discours que ne renieraient pas les plusextrémistes des activistes sionistes. Ce discours ne date pas d'un an, mais deseulement quinze jours. Et ceux qui le lisent, normalement, en ont compris unechose simple: Israël pouvait faire ce que bon lui semble, elle aura toujoursles Etats-Unis derrière elle.Pourquoi n'admet-on pas que l'extension des colonies, endépit de rares et douces réprimandes américaines destinées à donner le changeaux Arabes, se fait avec le soutien et l'aval de Washington ? La crainte d'entirer la conclusion qu'on ne cesse de faire fausse route depuis des années enconfondant la modération avec le renoncement ? Ce discours à la Knesset, qualifié à justetitre par certains responsables palestiniens de « seconde déclaration deBalfour », était si franc qu'il rendait affligeant le présumé clivage entreArabes « modérés » et radicaux. Ce clivage n'existe tout simplement pas. La vraiedifférence est entre ceux qui constatent que les Etats-Unis ne sont pas desarbitres dans ce conflit et ceux qui continuent d'entretenir l'illusion queWashington est un parrain équidistant.Jamais pourtant l'administration Bush n'a donné le moindresigne qu'elle comptait exercer une quelconque pression sur Israël pour l'amenerà accepter une solution pacifique. En contrepartie, cette administration del'époque, de feu Yasser Arafat à aujourd'hui, a constamment exigé desPalestiniens des concessions et, bien entendu, qu'ilsrenoncent à la résistance. Pour les oublieux, il faudra rappeler que leprésident américain a adoubé le fait colonial dans les territoires en demandantaux Palestiniens de tenir compte des « réalités du terrain ».Dans la meilleure des hypothèses et pour sauver la face àdes Arabes « modérés » de plus en plus nus, Mme CondoleezzaRice va faire mine de faire quelques reproches auxIsraéliens au sujet de ces nouvelles colonies. Mais le fait accompli israélienva se faire et, dans peu de temps, la même CondoleezzaRice dira à M. Mahmoud Abbas que ces colonies fontpartie de la « réalité du terrain » que les Palestiniens doivent accepter.Pourquoi donc ces « réalistes » et ces modérés, qui vontd'un affront à l'autre, continuent-ils à faire semblant de croire qu'il y aquelque chose à attendre de Bush ? Quand donc comprendront-ils ce que Bush necesse de leur dire avec une franchise remarquable ? Il y a dans cette attitudedes soi-disant modérés une atterrante absence de pudeur...
Posté Le : 02/06/2006
Posté par : sofiane
Ecrit par : K Selim
Source : www.lequotidien-oran.com