Improvisation cyclique

Le gouvernement ne peut, semble-t-il, plus se départir de son réflexe prévisionnel d'épicier. Sur l'épave de la promesse d'éradication des marchés informels, deux ministres, Ould Kablia et Benbada, viennent de 'retaper" la recette de l'approvisionnement du marché pendant le mois de Ramadhan. Une grande préoccupation ! Tout un programme. Comme si les Algériens devaient être gavés pendant ce mois, puis contraints au sevrage le reste de l'année. Sont-ils obligés de faire tout ou faire semblant de tout gérer et aller au-delà de leur rôle jusqu'à se donner l'air d'un Exécutif négociant en produits alimentaires '
Le Ramadhan arrivera avec ses prix vertigineux, ses produits douteux et surtout son marché qui échappe à tout contrôle.
Si le gouvernement se charge de la construction des marchés, de leur approvisionnement, du registre du commerce et du moindre détail de la vie de ce créneau, la libération du marché sera alors une vue de l'esprit.
Et, bien entendu, les prix ne connaîtront, comme chaque année, aucun changement, tout comme d'ailleurs les mentalités et les habitudes alimentaires.
L'intérêt conjoncturel et cyclique qu'accorde le ministère du Commerce à ce dossier dénote d'une absence totale de stratégie, encore moins de politique en la matière. Et on improvise avec un indécent accent sur le Ramadhan des formules sans impact sur le quotidien du citoyen.
Avec ces prévisions, le gouvernement nous a conduits à réagir comme la fourmi qui fait ses provisions dans un réflexe quasi pavlovien dès l'approche du mois sacré durant lequel, comme pour les autres mois de l'année, la loi du marché n'a aucune emprise en Algérie.
Et le gouvernement de s'éloigner au même rythme de son principal rôle qui est la régulation pour se consacrer aux 'courses et shopping" et à la littérature des promesses.
Pour l'anecdote, le marché algérien est régulé par le coup de téléphone entre grossistes et entre spéculateurs, sans l'immixtion de la loi de l'offre et de la demande. Un paradoxe national ! n
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