Algérie

Imprimés légalisés «frauduleusement et illégalement» en faveur de Bouteflika à Bouira : la rue bouillonne !



Le scandale de la légalisation de quelque 2000 imprimés, imputé au secrétaire général de l'APC de Haïzer, dans la wilaya de Bouira, continue de susciter l'indignation et des questionnements.L'attitude du fonctionnaire ayant posté des images montrant un imprimé signé et légalisé en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika est qualifié de «provocateur» par la majorité des citoyens qui ont protesté, dimanche dernier, en accusant clairement les pouvoirs publics de «manipulation» visant à plonger la région dans le chaos. Une grève générale a paralysé la ville.
Un rassemblement et une marche de protestation ont eu lieu dans le calme et aucun incident n'a été signalé, a-t-on constaté. La population n'a pas dénoncé uniquement l'acte «irresponsable» du secrétaire général de l'APC, mais a aussi appelé au départ du régime voulant imposer un 5e mandat du chef de l'Etat.
Calme précaire
La ville de Haïzer, localité située à 10 km au nord-est de Bouira, a retrouvé, hier, son calme habituel, après que des centaines de citoyens ont manifesté avant-hier leur colère en dénonçant «les pratiques des autorités et de l'administration». «Qui a signé pour Boutef '» était le slogan porté sur une banderole brandie par les manifestants. «La population locale a toujours rejeté les élections présidentielles.
Aucun scrutin ne s'est déroulé comme le pouvoir le souhaitait», dit Slimane, la quarantaine passée, rencontré hier devant le siège de l'APC. «C'est un acte condamnable et les autorités locales doivent s'expliquer sur cette affaire en sanctionnant sévèrement les auteurs», a-t-il ajouté. Le scandale, révélé par El Watan, a fait réagir le premier responsable de la wilaya.
Ce dernier a décidé de mettre «en congé d'office» le secrétaire général de l'APC en attendant «les résultats de l'enquête», a-t-on précisé dans un communiqué de la wilaya.
Mobilisation
«Qu'ils signent, s'ils veulent, des millions d'imprimés en faveur du chef de l'Etat que veulent encore nous imposer les tenants du pouvoir. L'affaire de légalisation des imprimés est un acte isolé pour nous. La mobilisation contre le peu de partisans qui veulent reconduire l'actuel président va se poursuivre à Haïzer ou à travers tout le pays.
Nous sommes contre cette énième mascarade et contre le régime en général. Basta !» a déclaré Rachid Sahili, un habitant de la région, en appelant les services de sécurité à l'ouverture d'une enquête sur cette affaire. «Nous avons demandé aux services concernés l'ouverture d'une enquête. L'affaire est d'une extrême gravité.
La décision prise par le wali de Bouira ne nous a pas convaincus», a-t-il ajouté. Le président de l'APC de Haïzer, Akli Abdou, qui nous a reçus hier dans son bureau, a estimé que cette affaire ne visait sa personne. Pour l'élu d'obédience FLN, l'affaire ne devait pas avoir lieu, accusant certaines parties de manipulation.
«Ils veulent rééditer le scénario de Khenchela», a-t-il estimé. «Je suis militant du FLN depuis plus 40 ans. Mais je suis maire, représentant toute la population, et nous sommes obligés de respecter les lois de la République. J'ai mis fin aux fonctions du secrétaire général pour avoir mis sa photo exhibant un imprimé signé en faveur du candidat Bouteflika.
C'est une provocation. Il a été sanctionné parce qu'il a commis une faute professionnelle. Le dossier a été remis au wali qui a toutes les prérogatives de prendre les décisions sachant que le secrétaire général est nommé par décret», a-t-il indiqué.
Visiblement averti, notre interlocuteur, qui a qualifié le geste de son ex-secrétaire général de «provocateur», a estimé que les responsables doivent agir d'une manière «juste» face au mécontentement populaire qui «bouillonne». «Hier (dimanche, ndlr), j'ai été obligé de montrer aux manifestants venus réclamer des explications au sujet de ce fonctionnaire l'arrêté de fin de fonction que j'ai signé moi-même», a-t-il ajouté, en appelant sa population à la sagesse et au calme.
Mais qui a signé les 2000 imprimés réclamés par le président de l'Association pour la promotion du travail ' L'internaute a posté, avec beaucoup de fierté, que c'est le secrétaire général de l'APC de Haïzer qui a «supervisé cette opération» et «sans la présence des citoyens». Pourtant, la loi régissant la collecte et la légalisation de ces imprimés en faveur des candidats à la présidentielle est claire.
Le facebookeur, dont des citoyens de Haïzer confirment qu'il est un proche des associations activant en faveur du programme d'Abdelaziz Bouteflika, avait, pour rappel, agrémenté son post sur Facebook de photos. Croyant bien faire, il avait même remercié l'administrateur en le qualifiant «noble fonctionnaire de l'Etat que le ministre de l'Intérieur doit promouvoir à un poste supérieur».
Il faut préciser que toutes nos tentatives de joindre le titulaire du compte Facebook à l'origine du post en question sont restées vaines.


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