Impressionnante Côte d'Ivoire, héroïque Ghana

Commençons par les statistiques des deux premiers qualifiés pour les demi-finales.Elles sont impressionnantes, et notamment celles de la Côte d'Ivoire qui confirme tout le bien que l'on pensait d'elle, cinq victoires en autant de matches, treize buts marqués contre un seul encaissé face au Bénin ! L'éclatante démonstration étalée face au Sily National a tout simplement confirmé que cette équipe ivoirienne, il faudra aller la chercher. Elle dégage une impression de puissance et de plénitude qui confirme son statut de favori, au même titre que le Ghana et l'Egypte, chaque formation possédant son propre style. Gérard Gili est assurément un entraîneur heureux d'avoir sous la main un effectif d'une telle qualité, où les remplaçants sont au même niveau que les titulaires, comme tout un chacun s'en est aperçu dimanche soir, même s'il existe une exception qui a pour nom Drogba. Après avoir tenu la dragée haute à leurs adversaires en première mi-temps, les Guinéens se sont effondrés en seconde période face à une forte belle machine à «fabriquer du football». Lorsqu'une équipe développe un tel jeu, simple et génial à la fois, avec très peu de déchets, c'est qu'elle possède le haut niveau, où le jeu collectif, pour aussi limpide qu'il soit, ne bride pas les initiatives personnelles. Ce fut un véritable récital, avec de beaux enchaînements collectifs entre les Kalou, Yaha Touré, Rimoric, Koné, Drogba et Keïta, servis dans de bonnes conditions par leurs coéquipiers de la défense. Débordés de tous les côtés, les Guinéens ne pouvaient que jouer le rôle de faire-valoir avec des tentatives signées Mansardé et Bangoura, les deux seuls joueurs qui ont tenté de secouer le cocotier, avant de se rendre à l'évidence: il n'y avait rien à faire face à cet adversaire dont toutes les attaques mettaient au supplice les défenseurs guinéens. Il y a eu le résultat et la manière. Le public des Eléphants était aux anges. Et Drogba, un tantinet taquin, s'est permis de bomber le torse, adoptant l'attitude du «chef» après avoir inscrit un but dans le style qu'on lui connaît: contrôle, démarrage, double accélération et vista pour placer le ballon hors de portée du gardien de but guinéen. Après le cinquième but signé Koné, il était temps que cesse le calvaire des hommes de Nouzaret. Quant aux Ghanéens, ils auront appris qu'un match n'est jamais gagné d'avance, et qu'il ne suffit pas de paraître. C'est à notre avis, le principal enseignement de cette journée où après les frayeurs du premier half où ils encaissèrent un penalty, les Ghanéens ont su trouver les ressources nécessaires pour que la logique soit respectée. Tour à tour, Essien et Agogo ont apporté leur efficace contribution pour que le onze des black-stars, continue son bonhomme de chemin. Les partenaires de Muntari, par rapport au match livré face au Maroc, nous ont paru moins sûrs tactiquement et moins percutants dans leurs frappes. Le coach Claude Leroy est sans doute conscient de cette situation et devra rectifier le tir, car l'opposition devient de plus en plus forte.