A. LemiliPeut-il exister des chantiers culturels à Constantine ' La réponse est forcément oui d'autant plus que celle-ci a une réputation à défendre. Celle que lesresponsables locaux et les illustres visiteurs n'ont cesse de lui tresser «capitale des arts, des sciences, de la culture, du savoir et des oulémas». Mais pour parler de chantiers culturels faudrait-il encore disposer des compétences, des moyens et enfin de la volonté. L'année de la culture arabe pour laquelle la ville a été choisie constitue un motif sérieux non pas de confirmer tous les attributs exagérés auto-attribués et distribués à la cité, mais sans grands efforts réels à créer cette dynamique. L'argent qui va couler à flots en ce sens ayant pour nature de galvaniser les énergies jusque là dormantes. Sauf qu'à dix mois de l'ouverture officielle de la manifestation rien n'est encore visible. Une situation qui fait douter depuis quelques jours le landerneau local. Jusqu'aux responsables premièrement concernés. D'où cette rumeur massacrante de partager la manifestation sur deux wilayas avec cette extraordinaire incongruité qui consisterait à domicilier une partie à Oran et, question de proximité, à Sétif dans le meilleur des cas.Ceci étant, qu'en est-il de l'état des lieux aujourd'hui à Constantine ' Le théâtre est en travaux, idem pour le palais de la culture totalement repris et bénéficiaire de nouveaux aménagements dont de nombreuses extensions, la maison de la culture n'est pas épargnée puisque ne demeurent debout que les murs. Vraisemblablement, le théâtre de plein air devrait assurer l'accueil desprogrammes estivaux, mais serait amené à connaître également une opération de reprise qui le rendrait encore mieux opérant.Alors autant dire, sans risque d'exagérer, qu'en 2014, il n'y aura aucune activité culturelle susceptible de faire bouger les foules et encore moins d'agrémenter leurs rares moments de détente. D'un autre côté, toutes les salles de cinéma sont fermées et malgré les engagements, pour ne pas dire les promesses faites par les pouvoirs publics locaux lesquels, par ailleurs, ne se sont faits que les porte-paroles du ministère de la Culture, sur les six salles qui existent, trois sont hors d'usage (Cirta, ABC, Rhumel), deux doivent être réhabilitées entièrement et la dernière (la salle de répertoire de la cinémathèque) après deux réhabilitations n'est toujours pas opérationnelle, quoi qu'aux yeux du premier responsable de la cinémathèque algérienne elle le serait dans ses déclarations aux médias.Il paraît donc pour le moins hasardeux de parler de chantiers culturels en instance sauf s'il y a transfert sémantique du qualificatif. Car dans ce cas de figure précis, les chantiers existent, mais il s'agit plutôt de chantiers en relation avec le bâtiment et les travaux publics.La désignation d'une nouvelle ministre aiderait-elle à débloquer la situation ' C'est le v?u de bien des Constantinois. Toutefois, pour les initiés, tout cela a peu de chances d'aboutir dans les délais et ces derniers en donnent pour preuve les grandes manifestations culturelles telles les Festivals du malouf, de jazz, de poésie féminine qui risquent de ne pas avoir lieu. Les assurances données par le directeur de la culture qui estime pouvoir délocaliser ces festivals sur le reste des communes n'ont convaincu personne. Ce qui est légitime, compte tenu de l'inexistence d'infrastructures idoines à même de les accueillir notamment sur le plan technique.A. L.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 22/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com