Algérie

Imposante marche, hier, à Kherrata



À l'appel du mouvement associatif local, des milliers de citoyens de la région sont sortis dans la rue pour réaffirmer leur détermination à poursuivre leur révolution pacifique jusqu'à la chute définitive du système.C'est l'histoire qui se répète. La ville historique de Kherrata, qui a vu naître un certain 16 février 2019 le mouvement révolutionnaire du 22 février, a vibré de nouveau, hier, au rythme d'une imposante marche citoyenne contre la feuille de route du pouvoir en place qui veut imposer une élection présidentielle rejetée par la majorité du peuple algérien. À l'appel du mouvement associatif local, des milliers de Kherratis sont sortis, hier matin, dans la rue pour réaffirmer leur détermination à poursuivre leur révolution pacifique jusqu'à la chute définitive du système, tout en dénonçant l'entêtement du chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, à aller vers une présidentielle avant la fin de l'année en cours. Le point de départ de la manifestation a été le stade communal de Kherrata, où les manifestants se sont donné rendez-vous, avant de parcourir un itinéraire de deux kilomètres environ, pour se retrouver, en fin de course, devant le siège de la daïra. "Ulac, ulac, ulac l'vote ulac" (Pas de vote), "Makanch el-intikhabat, ya el-îssabate" (Pas d'élections, le gang), "La hiwar, la chiwar, errahil obligatoire" (Pas de dialogue, ni de consultation, le départ du système est obligatoire), "Système dégage" sont là les principaux slogans scandés à tue-tête, hier, par la procession humaine qui brandissait, outre le drapeau national et l'emblème amazigh, des fanions et cartons rouges en signe d'avertissement et de mise en garde contre les velléités des tenants du pouvoir.
Exprimant ouvertement leur rejet massif et catégorique de l'agenda électoral fixé par le vice-ministre de la Défense nationale, les manifestants ont brandi la menace de recourir à la "désobéissance civile" à partir du 15 septembre prochain, date à laquelle le pouvoir en place compte convoquer le corps électoral dans la perspective d'organiser une élection présidentielle dans les 90 jours qui suivront. Par ailleurs, les marcheurs, qui ont sillonné les principales artères de la ville du 8-Mai-1945, ont tenu à mettre en avant la revendication du hirak qui consiste à exiger "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d'opinion", notamment le moudjahid Lakhdar Bouregâa et les porteurs de l'emblème amazigh.
Les portraits de certains prisonniers, considérés comme des "otages du pouvoir" par les animateurs du mouvement populaire du 22 février, ont, d'ailleurs, été arborés par plusieurs manifestants. Enfin, il est à signaler que le collectif des citoyens de la daïra d'Ifri-Ouzellaguen appelle, de son côté, à une autre marche pacifique pour demain, lundi 9 septembre, à Ighzer Amokrane, pour réitérer l'exigence du hirak, à savoir la libération de tous les détenus d'opinion, et exprimer le rejet de toute élection avant le départ définitif du système.
KAMAL OUHNIA


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