Dans la droite ligne du nouveau statut des pharmacies centrales des
hôpitaux, qui devra être officialisé prochainement, et dont la principale
«révolution» reste la passation de marchés en procédure de gré à gré simple, entre
les PCH et les établissements de santé, dans le but évident d'éviter les
ruptures de stocks, le ministre de la Santé Djamel Ould Abbès, a réaffirmé ce samedi, l'annulation du Crédit
documentaire (Credoc) pour ce qui est de l'importation des médicaments
essentiels ainsi que certains équipements médicaux d'urgence. Le ministre
explique que ce document a été remplacé par des marchés publics de gré à gré
simple. Cette annonce faite en marge de l'audience accordée à Dow Wilson, président
de la société américaine Varian Medical
Systems, spécialisée dans la fabrication
d'équipements de radiothérapie, était attendue dans la mesure où le nouveau
statut des PCH le laissait présager. Ainsi, la crise du médicament qui a
ébranlé l'Algérie, l'année dernière, a eu raison du fameux Credoc, tant décrié par
les importateurs. En effet, très procédurier, il est long à mettre en Å“uvre
alors que financièrement, il reste très contraignant pour les importateurs qui
doivent impérativement mobiliser leurs trésoreries pour effectuer des achats de
médicaments de l'étranger. Les stocks constitués durant la période post-loi de
finances complémentaire, pour l'année 2009, ont ainsi été asséchés et leurs
reconstitutions impossibles à assurer dans les conditions draconiennes imposées
par la formule du Credoc. Ce dernier a été dénoncé, sans effets, aussi bien par
les opérateurs concernés que par les spécialistes en droit des affaires, et
conjugué à la mauvaise gestion des programmes d'importation, la pénurie des
médicaments a battu son plein, en 2011 prenant en otage des milliers de malades
algériens.
A propos des autorisations d'importation, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, tout en revenant sur le dossier des médicaments
géré en 2011, a
affirmé que la délivrance des autorisations d'importation des médicaments, principale
raison des ruptures de stocks, a connu «quelques retards». Il a aussi relevé
l'existence d'un problème de «surfacturation», entre autres, qui était derrière
«un rythme non accéléré» de la délivrance de ces autorisations. Djamel Ould Abbès a, quant à lui, considéré
que la surfacturation des médicaments importés comme hors-la-loi, indiquant
qu'elle devrait atteindre les 150 millions de dollars en 2012.
Pour les officiels, la crise du médicament est bel et bien révolue alors
que le nouveau statut devra doter les pharmacies centrales d'un outil juridique
après les ruptures constatées en raison de l'incapacité de ces structures à
s'acquitter de leurs créances, estimées à 30 milliards de DA, aux niveaux
national et international. Le ministre de la Santé a rappelé, samedi, que les banques ont reçu
des instructions pour faciliter l'acquisition des médicaments essentiels dont
ceux destinés au traitement du cancer, dans un délai n'excédant pas les 24
heures. Ainsi, le CPA et la BNA
ont été chargés des créances des PCH par le ministère des Finances, tout en
finançant les approvisionnements des établissements de santé et de constituer
les stocks stratégiques de produits pharmaceutiques pour 6 mois à hauteur de 9
milliards de DA.
Les banques devront assurer, en toute circonstance, la disponibilité de
crédits à la pharmacie centrale pour l'acquisition des produits pharmaceutiques.
50% de la dotation budgétaire du secteur de la Santé sont consacrés au règlement des livraisons
de produits pharmaceutiques de la pharmacie centrale aux établissements de
santé pour les plans nationaux de santé. Les 50% restants sont dispatchés entre
les établissements de santé pour le financement de leurs besoins
complémentaires en produits pharmaceutiques auprès d'opérateurs publics et
privés. Par ailleurs, les centres spécialisés dans le traitement du cancer
souffrent d'un grand déficit en matière de radiothérapie.
En vue de pallier à ce problème, les autorités publiques ont consacré une
enveloppe financière pour l'acquisition de 57 appareils destinés à 22 centres
anti-cancer dont certains sont déjà opérationnels.
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Posté Le : 16/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com