Algérie - Revue de Presse

Importation de 300.000 tonnes d'orge pour sauver le cheptel



Dans la série des mesures prises par le gouvernement pour faire face aux menaces qui pèsent sur le cheptel, à cause de la sécheresse, le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaaboub, a annoncé mercredi que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) importera, prochainement, 300.000 tonnes d'orge qui seront distribuées aux éleveurs avec des prix subventionnés. Dans une déclaration à la presse, en marge de sa présentation du projet de loi sur la concurrence devant les membres du Conseil de la Nation, le ministre a précisé que l'orge importé sera cédé au prix de 1.500 DA/tonne, soit une subvention de 2.500 DA/tonne, conformément à la directive du gouvernement adoptée à l'issue du dernier Conseil interministériel. M. Djaaboub a, en outre, indiqué que le Conseil interministériel a également décidé d'augmenter les quantités d'orge et de les mettre sur le marché pour rendre cet aliment de bétail accessible aux éleveurs le plus rapidement possible. Le même Conseil, souligne le ministre, avait aussi décidé d'ouvrir les terres de parcours et de les organiser en vue d'une utilisation rationnelle. Ce Conseil, tenu samedi, a également pris la décision d'organiser les coopératives d'éleveurs pour leur permettre de prendre en charge leurs problèmes et les associer à toutes les décisions concernant le secteur.  Le ministre a indiqué que la suspension de l'importation totale des viandes ovines, jusqu'au mois d'août 2008, a été décidée par le gouvernement en réaction à la situation alarmante que connaissent les éleveurs du fait de la sécheresse et de la hausse des prix du foin. Toutes ces mesures, précise le ministre, ont été prises par le Conseil interministériel suite à une étude exhaustive de la situation qui prévaut dans les régions de parcours. Outre ces mesures, le Conseil interministériel avait indiqué, dans un communiqué, à l'issue de ses travaux, que le gouvernement dégagera les moyens financiers nécessaires pour faire face aux mesures urgentes et préventives. Ces premières mesures, jugées « salvatrices » par l'UNPA, interviennent dans un contexte particulier, marqué par une menace qui pèse sur le cheptel. Dans certaines régions connues pour être des zones d'élevage par excellence, à l'image de M'sila et Tiaret, les éleveurs n'avaient d'autres options que de brader leur bétail à des prix dérisoires. Dans la wilaya de M'sila, l'une des premières conséquences de cette grave sécheresse, de nombreux éleveurs avaient commencé à vendre leurs troupeaux à des prix frisant le bradage. Un mouton qui valait, il y a quelques mois, 15.000 DA, a été cédé, dernièrement, à 8.000 DA. Dans cette wilaya à vocation pastorale, où pas moins de 25.000 éleveurs possèdent plus d'un million et demi d'ovins, les éleveurs de M'sila, Sidi Aissa et Bousaada ont été poussés par la sécheresse qui sévit depuis huit mois à se séparer de la moitié de leurs troupeaux faute de pitance. Face à cette « catastrophe », ces éleveurs signalent avoir recouru à l'achat d'aliments de bétail à raison de 40 DA par jour et pour chaque bête pour «seulement pour les maintenir en vie».  Pour les gros éleveurs qui tentent de résister et d'éviter de brader leurs troupeaux, ils sont contraints de payer le quintal d'orge entre 1.800 et 3.000 DA, ou doivent carrément opter pour de longues transhumances vers des régions où la météo a été plus clémente, même si le prix de location d'une parcelle exploitable pour un mois, atteint actuellement les 100.000 DA. C'est presque une situation similaire que vivent les éleveurs de la wilaya de Tiaret, obligés eux aussi de faire face à cette « catastrophe ». Dans cette wilaya, des moutons ont été cédés, il y a une quinzaine de jours, à 5.000 DA pièce. Pour faire face au manque d'espace de pacage et à la cherté des aliments de bétail, les éleveurs ont été contraints de déplacer leurs troupeaux vers les monts frontaliers de la région avant d'être rudement rappelés à l'ordre par les services de sécurité, en application d'un arrêté du wali prohibant tout pacage dans les alentours immédiats des forêts. A Tiaret, les prix de l'orge ont atteint le pic des 3.000 DA le quintal, le maïs à 2.800 DA et le son à plus de 2.400 DA. Dans d'autres wilayas à vocation agricole, la sécheresse a eu des retombées néfastes sur la saison agricole.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)