Algérie

Important effondrement à la rue Jules Ferry (Oran)



Une grosse panique et un show-room de Mercedes sous les décombres Un important effondrement d’une dalle, nouvellement construite, s’est produit, jeudi matin, à la rue Colonel Amirouche (ex-Jules Ferry), causant des dégâts matériels considérables et une panique chez les habitants de la Cité Jules Ferry et les riverains. Il était précisément 8H45 lorsque les 106 familles qui résident dans l’immeuble à 12 étages surplombant les lieux de l’effondrement se sont instinctivement dirigés vers l’extérieur des blocs après les fortes secousses et la brusque déflagration entendue quelques instants auparavant. Paniqués, certains ont vite pensé à «une explosion due au gaz»; pour d’autres «ce ne pouvait être qu’un tremblement de terre». Ce n’est que plus tard que l’on s’apercevra que c’était, en fait, l’effondrement d’une dalle qui servait de toiture au show-room du représentant de la marque de véhicule allemand, Mercedes. La toiture avait cédé emportant sur son passage les parties latérales qui constituaient les façades des blocs 41, 43 et 45 de la cité Jules-Ferry. Des habitants de l’immeuble, pris de panique, diront: «On a tout de suite pensé à un séisme, c’est pour cela que nous avons quitté, à la hâte, nos maisons». D’autres voisins affirmeront, de leur côté, que «nous avons entendu comme une forte déflagration et nous avons pensé à une explosion de gaz». La petite demeure de gardien qu’occupait la famille Mahboub, composée de 6 membres, a, elle aussi, cédé sous le poids de cette dalle. Fort heureusement, l’explosion, entendue quelques minutes plus tôt, avait fait fuir cette famille dont la maison avait été ensevelie. Les voisins de la famille Mahboub déclareront que «quand on a vu la maison des Mahboub en ruine, on a pensé au pire, heureusement et par la grâce de Dieu, ils étaient tous sains et saufs». Or, les dégâts matériels sont énormes, la famille Mahboub a perdu tous ses biens et le concessionnaire, lui, a perdu quatre véhicules dont trois, neufs. L’arrivée de la protection civile et de la police sur les lieux a permis de sécuriser le périmètre pour prévenir ainsi tout autre effondrement car des fissures étaient encore apparentes et de nombreux pans de murs restaient suspendus. Ces mêmes services se sont, aussi, occupés à éloigner les nombreux curieux accourus dès les premiers instants. L’ensemble des habitants portera la responsabilité de cet effondrement sur le propriétaire du show-room qui, selon ces mêmes locataires, aurait effectué des travaux d’étanchéité et de soutien sur la toiture de son local qui lui sert de lieu d’exposition des véhicules, en installant une dalle de béton de 40 centimètres d’épaisseur. Une charge conséquente à supporter par l’ancienne dalle encore existante, ce qui a provoqué l’effondrement total de la toiture ayant entraîné la démolition de la maison mitoyenne et l’endommagement des autres habitations. Toujours selon ces citoyens, «La cité Jules Ferry date de 1950». Les habitants de cette cité «ont dénoncé le contrôle technique aléatoire et les autorisations délivrées sans suivi réel des travaux effectués par le concessionnaire». Nos interlocuteurs ont demandé qu’«une enquête soit déclenchée par les services habilités». Pour sa part, le propriétaire du local en question et représentant la marque allemande dira que «ce sont les infiltrations d’eau qui ont endommagé la structure de la toiture et ont provoqué l’effondrement». Un expert en urbanisme dira, aussi, qu’«une étude technique a été menée avant l’entame des travaux et l’ensemble du réseau d’évacuation des eaux usées a été changé». Selon les services de la protection civile, une enquête approfondie déterminera les causes réelles de l’effondrement. Cela étant, la ville d’Oran connaît de nombreux cas où des travaux entrepris, sans études au préalable ou simplement des études incomplètes, ont mené à des catastrophes. Pour rappel, le cas le plus effarant reste sans conteste les dégâts collatéraux enregistrés au niveau du boulevard Hammou Boutlélis, suite à d’importants travaux de fondations qui ont eu des conséquences urbanistiques graves sur l’ensemble des structures et habitations mitoyennes. Les contrôles techniques et les autorisations délivrées sans suivi réel sur le terrain, restent le talon d’Achille maintes fois décrié à Oran, une cité qui enregistre une vingtaine d’effondrements depuis le début de cette année dont bon nombre ont causé la mort d’enfants et de femmes et sans qu’aucune disposition légale ne soit réellement prise pour tenter de mettre fin à ces transgressions de la réglementation urbanistique.   Zitouni M.


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