Algérie

Implication des sciences sociales dans la Gestion des risques et des catastrophes



Implication des sciences sociales dans la Gestion des risques et des catastrophes
ALGER - Les sciences sociales doivent s'impliquer dans la gestion des catastrophes, a préconisé mardi à Alger, le professeur Benouar Djilali, directeur du laboratoire de recherche bâti dans l'environnement (LBE) de l'université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTHB).
S'exprimant à l'ouverture de la conférence sur la vulnérabilité, l'aléa, le risque et la gestion des catastrophes, le Pr Benouar a affirmé que l'implication des sciences sociales est à même de "réduire le nombre de victimes induites par les différentes catastrophes naturelles survenant çà et là".
Pour le Pr Benouar la panique qui s'empare des gens suite à une catastrophe naturelle est souvent à l'origine du nombre élevé de victimes, d'où, a-t-il mis en exergue, l'importance de l'éducation et de la sensibilisation de la société civile.
"Tout le monde aura vu comment les japonais se sont comportés lors de la dernière catastrophe qui a frappé leur pays", a relevé l'orateur, indiquant toutefois que pareil comportement nécessite beaucoup de travail et de persévérance avant d'en récolter les fruits.
Selon le même scientifique, la gestion des catastrophes n'est pas du ressort exclusif de la spécialité inhérente au génie civil (laquelle s'occupe de la vulnérabilité des constructions), mais appelle l'association des sciences sociales dont la mission consiste en la prise en charge de la "vulnérabilité" du comportement humain.
Le Pr Benouar a mis l'accent sur le fait que la mission de la science n'est pas de lutter contre les "forces" de la nature mais d'en réduire les impacts, ajoutant que pareil mission n'est guère aisée sans la contribution des sciences sociales.
Pour le Pr Benouar, les sciences sociales sont d'autant plus importantes que l'homme (la victime) se trouve au c£ur d'une catastrophe naturelle. Ce spécialiste a estimé que réaliser le travail que l'urgence dicte ne suffit pas à lui seul car, a-t-il expliqué, d'autres actions tout aussi importantes à l'image de la prévention, la formation et l'éducation, doivent au préalable avoir été faites.
Evoquant les séismes, il a indiqué que dès lors que le nord de l'Algérie se trouve dans une zone de haute sismicité, il y a lieu de s'attendre à ce que de futurs séismes se produisent à l'avenir.
De ce fait, il est, selon lui, on ne peut plus "vital" que de procéder à la sensibilisation de la population et de lui inculquer les premiers gestes à effectuer lors d'un désastre naturel, mettant l'accent sur le rôle des médias dans ce contexte.
Le doyen de la faculté de génie civil a, par ailleurs, relevé le rôle de "premier" plan que les médias peuvent jouer dans la vulgarisation d'un certain nombre de concepts scientifiques afin que les messages puissent avoir les effets "escomptés".
Le Pr Benouar a affirmé que 20 % seulement des connaissances humaines sont appliquées sur le terrain de par le monde "à telle enseigne que certains ont parlé de la nécessité de la mise en place d'une science de l'application des connaissances théoriques", a-t-il constaté.
Pour lui, le fait que, lors des catastrophes naturelles, la vulnérabilité et les décès soient en constante augmentation laisse supposer que la recherche n'a pas été bien appliquée sur le terrain.
S'agissant de l'objectif de la conférence sur la vulnérabilité, l'aléa, le risque et la gestion des catastrophes, le Pr Benouar a indiqué que celui-ci était de réunir des spécialistes, des praticiens, des universitaires ainsi que la société civile au sein d'une plateforme commune.
"Les discussions sur la gestion des catastrophes, la réduction et de la vulnérabilité peuvent conduire à une sensibilisation accrue de la réduction du risque sous ses différents aspects, des stratégies de résilience, et les nouvelles technologies pour la gestion des catastrophes", a-t-il insisté.
C'est là, a-t-il ajouté, un élément important des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui stipulent que la réduction des risques de catastrophe et l'accroissement de la résilience à tous les types d'aléas naturels dans les pays développés (ou en développement) peuvent avoir des effets multiplicateurs et accélérer la réalisation des OMD.


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