Algérie

Imperceptibles changements



À Oran, de nombreux commerçants n'ont pas attendu le lancement, hier dimanche, du processus de levée du confinement pour reprendre leurs activités. Il en est ainsi de certains magasins d'articles de sports, des commerces des jeux et jouets, des librairies et papeteries, qui avaient rouvert il y a un peu plus d'un mois, soit parce que l'impact économique de la fermeture sanitaire devenait insupportable, soit en raison de la demande de la clientèle."Avec le confinement, beaucoup de parents nous avaient demandé d'ouvrir pour arracher leurs enfants à la télévision et aux jeux virtuels. Ce que nous avons fait il y a plusieurs semaines", reconnaît un libraire ayant pignon sur rue en soulignant avoir mis en place un dispositif de prévention (notamment l'affichage de mesures barrières et la mise à disposition du gel hydro-alcoolique) pour permettre aux clients, adultes et enfants, d'évoluer parmi les livres en toute sécurité.
D'autres commerçants ont pris leurs précautions pour éviter d'éventuels contrôles en ouvrant un seul battant ou en hissant le rideau à mi-distance. "Les autorités n'ont pas mis en place un dispositif de soutien financier et n'ont même pas pensé à nous exonérer des diverses factures (électricité, eau) comme cela s'est fait dans d'autres pays. Comment voulez-vous que les commerçants restent inactifs '", interrogera un vendeur d'habillement pour femmes.
Les menaces de sanctions proférées contre les contrevenants par le ministre du Commerce, Kamel Rezig, lors de sa visite à Oran à la mi-mai, n'ont ainsi pas eu les effets escomptés sur une partie des commerçants qui ont continué à activer en faisant attention à ne pas attirer l'attention des instances de contrôle.
L'autorisation de réouverture ? accordée aux 25 catégories de commerces à partir du 7 juin ? n'a par conséquent pas eu d'effets très perceptibles à Oran, si l'on excepte quelques établissements de restauration rapide qui ont rouverts leurs portes ? encore que, là encore, des pizzérias avaient repris le système "vente à emporter", il y a plusieurs semaines.
À l'entrée entravée d'un fast-food de la rue Mohamed-Khemisti, une dizaine de consommateurs, dont certains portaient des masques de protection, dédaignaient les règles de distanciation sociale, se coudoyant presque pour être servis le plus rapidement possible.
De même qu'un restaurant très connu des Castors avait déjà enregistré un important afflux de consommateurs, dont la moitié ne portait pas de bavettes, contrairement aux serveurs qui en étaient équipés. Beaucoup d'agences de voyages ne semblaient pas encore avoir décidé de rouvrir et demeuraient injoignables au téléphone, ce qui pourrait s'expliquer par la fermeture, toujours en vigueur, des frontières.
Quant aux pépinières, certaines ont repris leurs activités à la grande satisfaction des amoureux des plantes et des fleurs. Quant au secteur du BTP, de nombreux chantiers étaient encore à l'arrêt hier, notamment dans la zone de Belgaïd qui compte plusieurs projets de construction de logements.
À l'exception notable de l'aménagement des trottoirs, dans le voisinage du village olympique, par des ouvriers dénués de masques de protection et travaillant sans respect des règles de distanciation physique.

S. OULD ALI
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