Algérie

Impératif



La perspective de la révision constitutionnelle donne subitement un coup de booster à la mobilisation en faveur de l'officialisation de la langue amazighe, une lutte qui s'est considérablement délitée ces dernières années, à cause des divergences politiciennes, parfois byzantines, entre les différents acteurs. Tant mieux !
La célébration, aujourd'hui, du 33e anniversaire du Printemps berbère sera-t-elle l'occasion pour les militants de cette cause, ô combien légitime et noble, de renouer avec le consensus d'autrefois, grâce auquel justement l'amazighité a pu se hisser au statut de langue nationale, après avoir été à peine tolérée, et pendant de longues années, comme simple appendice folklorique de l'identité nationale.
Ce consensus est aujourd'hui souhaitable, nécessaire et même impérieux, car l'attitude du pouvoir quant à la décision de l'officialisation ou non en dépendra en grade partie. Ce pouvoir, qui a de tout temps réagi selon un logique rapport de force, sera d'autant plus persuadé à accéder à cette revendication qu'en face de lui il trouvera des femmes et des hommes à la fois déterminés mais surtout convaincus de la justesse de leur revendication.
Qu'on se le dise : sans la pression du Printemps noir, avec ses jeunes martyrs et le contexte politique explosif de l'époque, le président Bouteflika, dans un souci d'apaisement évident, n'aurait jamais convoqué le Parlement pour voter l'amendement du 12 mars 2002 qui avait consacré l'amazighité langue nationale.
Partant de là et du postulat que les mêmes causes reproduisant les mêmes effets, mais dans un esprit totalement pacifique, l'impératif d'union sacrée des militants de la cause doit être à nouveau de mise pour faire aboutir le combat et en finir avec un déni historique. Et c'est d'autant plus facile pour le pouvoir algérien de répondre à cette revendication, s'il en a bien sûr la volonté et la lucidité politiques, que l'exemple de notre voisin marocain qui a cassé le tabou en 2011, est de nature à l'inspirer dans le bons sens
La langue amazighe est devenue nationale en 2002 et le ciel n'est pas tombé sur l'Algérie. Contrairement aux prédictions funestes des Cassandre baâthistes. Et c'est encore là une autre raison pour que tamazight soit officialisé, à l'occasion de la prochaine révision constitutionnelle, car l'acte sera à la fois un facteur d'apaisement et d'intégration pour une Algérie qui a aujourd'hui besoin d'un large consensus national, dans un contexte d'incertitudes politiques régionales.
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