Algérie

Impasse politique totale : Les Syriens fuient le pays



En Syrie, c'est pratiquement l'impasse totale. Autant sur le front militaire où les combats ont redoublé d'intensité notamment à Damas entre troupes régulières et celles de l'opposition, que sur le front politique avec la rébellion qui exige le départ du président Bachar Al-Assad et le régime qui refuse.
Cette fois-ci, le propos n'est plus nuancé : Bachar Al-Assad ne quittera pas le pouvoir, ni le pays, comme cela a été plus ou moins suggéré ces dernières semaines, à l'appel insistant de plusieurs chefs d'Etat occidentaux et arabes. En fait, cette idée est «totalement inacceptable», a affirmé, hier lundi à Téhéran, Ali Haïdar, ministre d'Etat syrien pour les Affaires de la réconciliation nationale. «Sur le principe, la proposition d'un départ d'Assad est totalement inacceptable dans la mesure où elle a été mise en avant par des pays étrangers», a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Pour lui, ‘'toute ingérence dans les affaires syriennes est une violation de la souveraineté de la Syrie», et a précisé que ‘'la seule solution, c'est que les ingérences étrangères cessent et que l'opposition dépose les armes». Le ministre syrien a également ajouté que ‘'les Etats-Unis et Israël sont les véritables artisans de cette proposition de départ d'Assad, avancée par le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie». Damas, a-t-il encore souligné, est même prête à entamer un dialogue avec l'opposition pour mettre un terme à une crise, née, selon lui des ‘'malentendus» entre le peuple syrien et le gouvernement, qui «ont débouché sur une crise violente». Mais officiellement, Damas conditionne tout début de négociations avec l'opposition au fait que cette dernière doit impérativement déposer les armes et abandonner l'idée d'un départ d'Assad. Pour autant, l'opposition exclut de toute façon tout dialogue avant le départ du pouvoir de M. Assad. La quadrature du cercle, à un moment où la situation a dramatiquement empiré avec une véritable guerre que se livrent opposition et forces progouvernementales dans des villes devenues des champs de bataille.
Par ailleurs, la découverte de plus de 300 corps de Syriens tués à Deraya, une localité proche de Damas où les combats faisaient rage lundi, continue de susciter de vives réactions. La Maison Blanche a estimé lundi que les informations sur la découverte de centaines de cadavres à Daraya constituaient une «nouvelle et affreuse preuve de la répression brutale d'Assad» et a réitéré son appel au départ du président syrien. De leur côté, des opposants syriens ont imaginé la transition politique en Syrie en cas de chute du régime d'Assad, prenant
notamment exemple sur le passage à la démocratie dans d'autres pays, comme l'Afrique du Sud, selon un rapport qui circule à Berlin. Baptisé «le jour d'après: soutenir une transition démocratique en Syrie», ce rapport est le premier projet détaillé du genre et doit être présenté mardi à Berlin. Il est le fruit de six mois d'»intenses discussions» entre anciens généraux, experts économiques et juridiques, et représentants de toutes les composantes ethniques ou religieuses de la Syrie. Ces opposants réclament notamment la fin de l'arbitraire, l'instauration d'un Etat de droit et une transition judiciaire, une réforme des services de sécurité, et proposent la mise en place d'une «cour criminelle spéciale indépendante» pour juger les hauts responsables du régime et les proches du président. Au volet humanitaire, les Syriens continuent de fuir le pays. Lundi, près de 9.000 réfugiés syriens fuyant les combats étaient massés à la frontière avec la Turquie, dont les autorités ont ralenti l'accueil le temps d'ouvrir de nouveaux camps d'urgence. «Six mille réfugiés attendent à la frontière syrienne à la hauteur de la province de Kilis, et trois mille autres aux points de passage frontaliers dans la province de Hatay», dans le sud de la Turquie, selon un diplomate turc. Le nombre de réfugiés syriens abrités en territoire turc dans plusieurs camps de toile ou de préfabriqués a doublé au cours des deux derniers mois pour dépasser ces derniers jours la barre des 80.000 personnes. Des dizaines de milliers d'autres Syriens se sont réfugiés en Jordanie et au Liban notamment, d'autres sont venus en Algérie. Sous la violence des combats, l'exode continue.


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