Algérie

Impasse politique en terrain miné



Impasse politique en terrain miné
C'est l'adversité en Irak ! En plus d'un terrorisme sanglant qui fait des centaines de morts dans une succession infernale d'attentats suicide, les acteurs politiques ont du mal à se mettre d'accord sur une loi électorale sans laquelle il ne serait pas possible d'organiser des élections. Cette triste réalité a été vérifiée une nouvelle fois hier, au Parlement irakien où les chefs des groupes se sont entendus pour ne pas s'entendre sur ce projet de loi électorale indispensable à la tenue d'élections le 16 janvier.« Aucun accord n'a été trouvé aujourd'hui et ils se réuniront de nouveau mercredi » (aujourd'hui), a confié Ad Melkert, le représentant de l'ONU en Irak, selon l'AFP. Ce dernier, qui assistait hier à la réunion des chefs de groupes parlementaires, a fait une proposition pour surmonter le principal obstacle portant sur la sensible région pétrolière de Kirkouk, qui accentue les convoitises des uns et des autres.Il s'agit de tenir les élections à Kirkouk en même temps que dans le reste du pays en prenant en compte, exceptionnellement et pour ce scrutin uniquement, la liste des inscrits en 2009, comme l'exigent les Kurdes. Après le scrutin, cette liste électorale sera révisée pour tenir compte de l'opposition des Arabes et des Turcomans. Les Kurdes exigent d'être majoritaires dans les instances dirigeantes de la province de Kirkouk (quelque 900 000 habitants), qu'ils veulent annexer à leur région autonome, alors que les Arabes et les Turcomans accusent ces derniers de s'y installer en masse pour modifier l'équilibre démographique. Pour leur part, les Kurdes accusent les Arabes d'avoir agi de la même façon dans certains secteurs à majorité kurde de la province de Ninive (nord). La proposition de l'ONU est totalement différente de celle avancée lundi, lors de la réunion à laquelle participaient notamment le président kurde Jalal Talabani, le Premier ministre Nouri Al Maliki (chiite) et le président du Parlement Iyad Al Samarraï (sunnite) ainsi que d'autres responsables.ConvoitisesSelon Abdel Hadi Al Hassani du parti Dawa (de M. Maliki), trois propositions ont été faites pour Kirkouk : reporter les élections dans ce gouvernorat, revenir à la liste électorale de 2004 ou créer deux circonscriptions, l'une kurde et l'autre arabe et turcomane. Le député kurde Mahmoud Othman a refusé ces propositions. « Je ne pense pas que nous allons accepter la proposition de revenir aux listes électorales de 2004 et 2005. Des dizaines de familles (kurdes) ont été expulsées et nous ne pouvons pas faire l'impasse », a-t-il dit à l'AFP. Il est en revanche ouvert à la proposition de l'ONU. Le porte-parole de l'ONU à Baghdad, Saïd Arikat, a souligné que le message des Nations unies « n'était pas une proposition mais est venu dans le cadre de la discussion. Il y a eu un grand débat auquel l'ONU était partie prenante », a-t-il dit à l'AFP. « Nous avons insisté sur la nécessité de faire passer la loi car c'est essentiel de tenir les élections le 16 janvier. Chaque jour qui passe sans que la loi soit adoptée met en cause la calendrier politique », a-t-il ajouté.Dimanche, le président américain, Barack Obama, avait exhorté les dirigeants irakiens à trouver un accord sur la loi électorale. Samedi, plusieurs dirigeants irakiens, dont M. Maliki, avaient exprimé leur inquiétude quant à un éventuel report des élections après l'échec des discussions au Parlement. « Si le scrutin n'est pas organisé à la date indiquée, aussi bien le gouvernement que le Parlement n'auront aucune légitimité », avait averti le Premier ministre. Cette impasse politique intervient dans un contexte sécuritaire délétère, marqué notamment le limogeage du ministre de l'Intérieur irakien Jawad al-Bolani et du responsable des forces de sécurité de la capitale, voté hier par le conseil du gouvernorat irakien de Baghdad. Cette mesure est conçue comme une sanction suite au double attentat de dimanche qui a fait plus de 155 morts.Le gouverneur de Baghdad a accusé les forces de sécurité de « négligence » et même de « collusion avec les auteurs ». C'est dire que le flou en Irak et vraiment total.


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