Algérie

Impact négatif des importations sur la production



S'il ne s'assombrit pas, l'avenir du concentré de tomate dans notre pays n'est pas fait pour apaiser les esprits des agriculteurs producteurs de tomate industrielle. Non-paiement des factures de livraison de la matière première par les transformateurs et non-versement de la subvention accordée par l'Etat ainsi qu'un certain nombre d'aléas ont caractérisé cette filière.C'est ce qui ressort de la multitude de contacts entrepris auprès de la majorité des agriculteurs spécialistes de la tomate industrielle. A ce niveau, l'on s'est posé des questions sur la volonté du plus important producteur de tomate industrielle et transformateur du pays à se maintenir à la présidence de la Chambre Algérienne du Commerce et de l'Industrie (CACI) et dans son prolongement un technicien agricole pour influer sur les activités agricoles. D'où la situation de non-retour atteinte par les producteurs de tomate industrielle. Elle est aggravée par les importations d'importantes quantités de triple concentré de tomate principalement de la Chine. La pression est de plus en plus forte dans les différentes wilayas. Elle l'est davantage à Annaba où après la tentative d'un opérateur économique de faire d'un terrain agricole de 4 hectares, un centre commercial, c'est une autre affaire du même genre qui apparaît.
Elle implique, selon les dires de nos informateurs, un industriel. Il aurait acquis un lot de terrain de plusieurs hectares classés terre arable de classe «A». Implanté en terre irrigable, ce terrain aurait été attribué sur ordre de l'ancien wali d'Annaba Mohamed Salamani courant 2017. La bénéficiaire ne serait autre que la fille de l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal. Celle-ci l'aurait aussitôt rétrocédé à l'industriel qui se préparait à lancer des travaux de création d'une unité industrielle de production pétrochimique. Cette affaire en dit long sur le scepticisme des uns et des autres agriculteurs. Le Hirak a, heureusement, mis un terme aux manigances des uns et des autres décideurs au sein de la Issaba. Les critiques sans concession faites ces dernières semaines coïncidant avec l'opération piquage, sont les derniers signes d'un malaise qui s'épaissit. Plusieurs agriculteurs ont, en effet, exigé le paiement de leurs arriérés de factures relatives aux nombreuses livraisons de tomate industrielle livrées.
De leur côté, les transformateurs se sont engagés à honorer les factures quelques jours après la réception de la matière première. Depuis, les agriculteurs sont dans l'attente. Plusieurs d'entre-eux affirment avoir le sentiment d'être pris dans un piège dont les fils sont tirés par les importateurs. Chaque année, en pareille période, c'est-à-dire veillée de campagne de tomate industrielle, agriculteurs et transformateurs s'entendent pour le paiement des factures aussitôt livrées les quantités de tomates fraîches. Bien que prescrit et mentionné sur procès-verbal de réunion de l'Association des Conserveurs de Tomate (ACTOM) oublient leurs engagements. Ce qui impose de soulever des questionnements. Car, même si ACTOM ne dispose apparemment pas de mesures de coercition synonymes de garantie souveraine, il n'en demeure pas moins qu'elle est, de facto, impliquée dans la gestion d'une filière agro-industrielle hautement sensible.
Non seulement elle permet, bon an, mal an, la création de 250.000 postes de travail, elle représente également une source financière non négligeable. D'autant qu'il est question d'exporter d'importantes quantités vers les pays africains et européens. Ce n'est apparemment pas ce qu'entendent les importateurs. Ces derniers gonflent annuellement leurs comptes bancaires à l'étranger au détriment du développement socio-économique du pays. Jusqu'à ce jour, rien ne semble bouger si ce n'est les agriculteurs qui menacent de ne pas s'engager dans la campagne tomate industrielle. D'où leur appel au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Chérif Omari, Ce dernier qui a procédé dernièrement à l'ouverture officielle de la 3ème édition du Salon nationale des agrumes aurait été informé de la situation des agriculteurs producteurs de tomate industrielle.
Nombre d'entre eux voient les importateurs comme étant une volonté de faire stagner la production agricole. Ils voient également la mainmise des principaux acteurs des Chambres, celle du commerce et de l'industrie et celle de l'agriculture dans son ensemble et de la filière tomate fraîche en particulier. Une levée de bouclier amortie quelque peu par les bons résultats atteints en 2018. Selon l'APS, ils font apparaître que : «La quantité de la tomate collectée et transformée, a atteint 7.884.482 quintaux, en hausse de 7% par rapport à la campagne précédente». La même source a précisé que cette quantité représente une équivalence en double de concentré de tomate de 1,34 million de quintaux.


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