Les assurances de Djoudi
Au sortir de l’hémicycle Zighoud Youcef, suite à l’adoption du projet de loi relatif au foncier destiné aux investisseurs, le ministre des Finances, Karim Djoudi, met fin aux doutes exprimés sur les possibles effets négatifs de la crise financière mondiale sur l’économie algérienne.
Très serein, le Premier argentier du pays rassure que la situation écono-mique du pays est loin d’être alarmante face à la déferlante financière internationale en Europe et aux USA, compensée en partie par la croissance de certains pays émergents d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique. Un phénomène de compensation, selon lui, qui s’opère dans la croissance économique mondiale. Le ministre des Finances relève une somme d’éléments endogènes et exogènes qui plaident en notre faveur en ce moment de grave crise, certes caractérisée par une situation de baisse d’activité et de tensions sur les financements extérieurs (moins de liquidités et remontée des taux d’intérêts) et sur les marchés de change, mais aussi d’instabilité sur les prix du pétrole. Le premier de ces éléments positifs est que «nous ne sommes pas présents sur les marchés financiers internationaux parce que nos banques n’interviennent pas dans ces activités, donc nous ne sommes pas concernés par les conséquences néfastes induites par la crise». Secundo, relève Djoudi, l’Algérie n’est pas du tout en situation d’exporter massivement en dehors des hydrocarbures, ce qui l’a épargnée de la compression de la demande sur les marchés européens et américains qui pourrait jouer sur l’exportation de l’or noir. La stabilisation du taux de change qui s’effectue depuis un moment sur un panier de monnaies, souligne Djoudi, est également l’un des facteurs clés qui éloigne de notre économie le spectre de la crise financière. S’ajoutent, selon lui, les décisions prises par le gouvernement concernant la réduction de l’endettement extérieur (dettes extérieures publiques), ramené à seulement 600 millions de dollars, et intérieur de l’ordre de 670 milliards de DA. Ce qui a réduit largement la charge d’intérêts que l’Algérie subit sur les marchés extérieurs. Dans le même ordre d’idées, le ministre des Finances estime que la gestion prudente des réserves de change par la banque d’Algérie, en allant vers des actifs sûrs et non risqués, a permis de nous prémunir de la crise. D’autant plus que le gouvernement a rejeté l’option des fonds souverains défendue par certains économistes et analystes financiers. «Ces derniers, tient-il à rappeler, ont même proposé d’aller vers une convertibilité totale du dinar, en l’occurrence pour des opérations en capital qui pourraient nous conduire vers des positions -sur nombre d’actifs d’entreprises ou sur le marché- telles que nous serions en train de comptabiliser les pertes». Par contre, «nos choix participeront à la protection de notre économie», rassure-t-il. Par ailleurs, le ministre des Finances soutient que le développement du financement domestique à la place des financements extérieurs, pris en charge par les banques algériennes dans de grands projets de Sonatrach, de l’eau ou du transport, a permis au pays d’éviter un double risque de perte de change sur les marchés extérieurs et d’éliminer, du coup, le transfert des devises au titre de paiement de ses intérêts. Rien qu’en 2007, les banques algériennes ont eu un retour sur capital de 25% alors qu’il était de 3% il y a trois ans. En tous les cas, le Premier responsable du département des finances tente de calmer les esprits surchauffés par l’explosion de la bulle financière dans les plus importantes places financières mondiales, en se défendant de la gestion budgétaire prudente effectuée jusqu’ici, notamment après la mise en place du Fonds de régulation des recettes (FRR) qui engrange quelque 4.500 milliards de DA, soit 40% du PIB. «Le FRR nous permet, selon le ministre, sur le moyen terme, de réguler les fluctuations du prix de baril de pétrole compensé par l’appréciation du dollar.»
Abed Tilioua
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Posté Le : 06/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com