Immolations devant l'assemblée égyptienne et la présidence mauritanienne

L'homme a été emmené à  l'hôpital, d'où il devrait sortir sous 48 heures après avoir été traité pour des brûlures superficielles, a assuré le ministre de la Santé, Hatem Al Gabali. La presse n'était pas autorisée à  le voir, selon un photographe de l'AFP présent à  l'hôpital. Selon Mena, l'homme, Abdo Abdelmoneim, 50 ans, est restaurateur à  Qantara, une ville proche d'Ismaïliya, sur le canal de Suez. Il aurait voulu protester contre le fait «qu'il n'avait pas reçu de coupons pour acheter du pain pour son restaurant». Le président du Sénat et secrétaire général du parti au pouvoir, Safouat El Chérif, est monté au créneau pour mettre cette affaire sur le compte d'un incident bureaucratique, pas politique ni social. Lors de son audition devant un procureur, il n'a toutefois pas parlé de restaurant, selon une source judiciaire, mais a assuré qu'il s'était vu refuser des coupons de pain subventionné pour nourrir sa famille, au motif que son nom ne figurait pas sur les listes.
Cette tentative de suicide survient dans un climat de grande attention en Egypte pour la situation en Tunisie, où les troubles ayant conduit au départ du président Zine El Abidine Ben Ali ont débuté avec l'immolation par le feu le 17 décembre d'un vendeur ambulant de 26 ans, Mohamed Bouazizi. L'Egypte, comme plusieurs autres pays du Moyen-Orient, a connu ces derniers mois des tensions sociales et des manifestations dues à  l'inflation et au chômage. Par ailleurs, en Mauritanie, un homme s'est aussi immolé par le feu, hier près de la présidence de la République, pour protester contre le régime du général Mohamed Ould Abdel Aziz. Yacoub Ould Dahoud, 43 ans, s'est aspergé d'un liquide inflammable à  l'intérieur de sa voiture avant d'y mettre le feu, selon des témoins. La police est intervenue rapidement et l'homme a été évacué vers un hôpital pour y àªtre soigné de brûlures au visage et aux pieds, a indiqué une source hospitalière.