De cette rentrée sociale, beaucoup d'Algériens espéraient du changement, du moins des mesures susceptibles d'améliorer sensiblement leur quotidien. De la dernière réunion tripartite entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, par exemple, on aura retenu peu de chose, alors que l'on s'attendait à voir la mise en place d'un dialogue concerté autour de perspectives concrètes qui concernent le monde du travail, de l'entreprise ou encore la relance de la consommation.Rien à relever donc, si ce n'est le propos qui se voulait rassurant du Premier ministre, s'inscrivant en porte-à-faux avec les déclarations de son ministre de l'Energie, faites pratiquement la veille de la réunion et fortement teintées par l'inquiétude de la baisse des recettes pétrolières enregistrée depuis le début de l'été. Une façon de dire : «Nous avons les moyens de notre politique.» Seulement, diront certains, il n'y a pas de politique. Et c'est précisément là où le bât blesse. Seule certitude : celle de ne pas toucher au principe des 51/49% pour ce qui est de l'investissement étranger. Mais cela est loin de suffire, s'accorde-t-on à reconnaître, pour relancer la machine économique, dynamiser la création d'emplois et satisfaire les besoins sociaux des citoyens en matière de santé et d'éducation, entre autres.Si l'on en est encore à ce stade, c'est par la faute de l'immobilisme qui a marqué le pouvoir depuis une quinzaine d'années au point d'en être une caractéristique. Une spécificité qui donne la forte impression ou la conviction qu'il est bel et bien installé dans cette manière de gouverner ? ou plutôt de non-gouvernance ? par paresse de ses dirigeants animés du seul désir de l'enrichissement personnel et de leurs affidés, qu'ils soient proches du pouvoir ou dans les milieux de l'affairisme sans limite. Les accointances entre les uns et les autres sont encore plus fortes que par le passé et à un point difficile à imaginer. Véritable danger qui menace les intérêts de la communauté nationale.Les pesanteurs ont atteint un tel degré que les dossiers et affaires de corruption sont pratiquement au point mort depuis des mois. Cet état de fait est en passe de devenir une des particularités du quatrième mandat de Bouteflika. Ce qui renforce encore plus le sentiment largement partagé d'impunité dont semblent jouir les personnes et les milieux jusqu'à présent impliqués dans la corruption. Dès lors, on ne peut que légitimement craindre que ce fléau prenne des proportions encore insoupçonnées sur fond de fin de règne et d'autres incertitudes comme le risque d'un effondrement inattendu des cours pétroliers, d'où cet empressement à «faire ripaille» au plus vite, c'est le seul niveau où ça bouge.
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Posté Le : 24/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Reda Bekkat
Source : www.elwatan.com