La Société de Garantie du Crédit Immobilier
SGCI impose une deuxième assurance après celle mise en place par les banques pour
protéger les établissements financiers en cas de défaut des emprunteurs. Plus
grave, les clients des banques doivent payer d'avance la totalité de cette
seconde couverture. Un dispositif redondant duquel la BDL et Cnep-Banque
se sont soustraits. Mais les pouvoirs publics veulent les contraindre à y
revenir.
Les emprunteurs
sont les grands perdants.
La Société de Garantie du Crédit Immobilier (SGCI)
accentue la pression sur les banques publiques pour établir ou renouer une
relation contractuelle que ces dernières voient souvent d'un mauvais Å“il. Si la BEA et la BNA ont conservé une relation
avec la SGCI, la CNEP-Banque
et la BDL, les
deux poids lourds des crédits immobiliers, ont réussi à se soustraire à l'emprise
d'une société d'assurances dont le rôle paraît inutile à beaucoup en raison de
l'existence de la Société
de refinancement hypothécaire (SRH) et du Fonds de garantie et de caution
mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI).
D'ailleurs une
amélioration du chiffre d'affaires des deux établissements financiers a suivi
l'interruption des contrats avec la
SGCI. La BDL a été la première, dès 2003, à mettre un terme à
ses relations avec SGCI. Ce qui lui a permis de prendre des parts de marché à
la banque de l'immobilier. La
CNEP-Banque a fini par imiter la BDL en 2009. La décision
semble avoir été salutaire pour la CNEP-Banque puisqu'elle
lui a permis de reprendre le leadership dans le crédit immobilier. L'assurance
de la Société
de Garantie du Crédit Immobilier (SGCI) couvre l'insolvabilité définitive de
l'emprunteur comme celle des assureurs des banques. Elle est émise au profit de
la banque pour la couverture du risque d'insolvabilité. En cas de sinistre, le
client de la banque perd son assurance-vie, le bien immobilier objet du crédit
ainsi que sa prise en charge par l'assureur. Les capitaux issus de la cession
du bien hypothéqué reviennent à la banque et à l'assureur.
RETOUR FORCE
Mais le retrait de
la SGCI n'est
pas du goût de tous et c'est avec l'appui des pouvoirs publics que la compagnie
d'assurance aurait, selon certaines indiscrétions, réussi à imposer à nouveau
ses services à la BDL,
à la CNEP-Banque
et au CPA. La mise en vigueur de cette décision devrait intervenir très
prochainement. S'agissant des banques privées de la place nos sources sont dans
l'incapacité de confirmer leur adhésion forcée au dispositif de la SGCI. Si elle ne devait
s'appliquer qu'aux établissements bancaires publics, cette décision
représenterait une entorse manifeste au principe de juste concurrence.
Pour faire passer
la pilule, la SGCI
a consenti une baisse importante sur les primes d'assurances que doivent payer
les emprunteurs. Bien que cette assurance ne soit pas obligatoire, ni pour les
clients ni pour les banques, elle leur est imposée administrativement. Même les
professionnels de l'immobilier ne voient pas l'utilité de cette assurance. Pour
Brahim Hasnaoui, l'un des plus grands promoteurs
algériens, "le logement se garantit lui-même". (Voir article paru
dans supplément économie daté du 11 février - Brahim Hasnaoui
: "Le logement n'est plus un problème de réalisation en Algérie").
UNE PRIME QUI
ACCROIT LE COUT GLOBAL DU CREDIT IMMOBILIER
Cette prime a pour
effet d'augmenter le coût global du crédit immobilier sans transformer
radicalement la qualité de la couverture du risque. La prime de la garantie
SGCI doit être payée d'avance dans sa totalité (flat) alors même que les
banques font payer l'assurance des emprunteurs au fil des mensualités du crédit.
Le paiement de la prime d'assurance bancaire est ainsi étalé sur près de 30
années et jusqu'à 40 ans au niveau de la CNEP-Banque.
Pour les spécialistes, cette seconde couverture est purement
redondante et ne se justifie pas. En effet, les banques couvrent leurs crédits
immobiliers par des hypothèques de premier rang assorties d'une assurance des
emprunteurs. Pour les banquiers cette double couverture est largement
suffisante pour garantir leurs concours. Il se confirme ainsi que cette prime
d'assurance supplémentaire ne transforme pas la qualité de risques bancaires
déjà couverts de manière satisfaisante mais pénalise plutôt les citoyens
soucieux d'acquérir un bien immobilier. Très concrètement, la garantie SGCI va
à l'encontre des initiatives des pouvoirs publics pour améliorer la solvabilité
de la demande. A moins que ces pouvoirs publics ne considèrent l'intervention
de la SGCI comme
un moyen de reprendre avec la main gauche ce qu'ils ont pu donner avec la
droite.
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Posté Le : 14/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rafik Sakene
Source : www.lequotidien-oran.com