Algérie

Immigration Belgique, Luxembourg : les yeux dans les yeux



Qui, de l'Etat ou du compatriote immigré, tiendra véritablement ses promesses, faites lors de la campagne électorale présidentielle ?

Le «Quotidien d'Oran» a décidé de suivre, à travers le projet d'une Association revendiquée par les immigrés lors de la campagne électorale, qui ira jusqu'au bout de ses engagements. Ci-après, premier point d'ordre. Les volontaires qui se sont engagés, à la faveur des meetings de la campagne électorale présidentielle, à fonder une association regroupant tous les immigrés algériens de Belgique et du Luxembourg tiennent, à ce jour, leur promesse. Ils se sont réunis, comme prévu, les deux derniers samedi au siège de l'ambassade d'Algérie à Bruxelles, pour concevoir les textes juridiques de l'association, ses objectifs, son plan de charge etc. Il leur reste deux autres rencontres avant le 28 juin, date à laquelle ils se sont engagés à présenter « l'Association » aux Algériens vivant en Belgique et au Luxembourg. C'est que le 28 juin prochain, les services de l'Ambassade et du Consulat général organiseront à Bruxelles une seconde rencontre entre nos compatriotes pour l'élection des membres de cette association tant voulue et appelée par les immigrés durant la campagne électorale présidentielle. A ce jour, une sorte de course à la « crédibilité et au sérieux » semble être engagée entre la communauté immigrée et l'ambassade. Autrement dit, entre l'Etat et le citoyen. Qui ira jusqu'au bout de sa promesse et de ses engagements ? Nos compatriotes immigrés n'ont pas toujours été tendres avec les représentants de l'Etat dans la capitale européenne, leur reprochant de porter peu d'intérêt aux immigrés et surtout de s'enfermer dans une « tour » d'ivoire » et un silence pesant. Les diplomates, de leur côté, reprochent aux immigrés leur manque d'enthousiasme et d'engagement aussi bien dans le pays d'accueil que celui d'origine. Ils ont souvent été sceptiques quant à la volonté des immigrés à s'organiser en tant que force de proposition et d'implication dans les politiques de développement en Algérie. Vrai, faux ? Qui a raison ? Qu'importe, les clichés ont la peau dure pour ce qui concerne l'immigration autant que nos diplomates. Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est de suivre jusqu'au bout cette « aventure » et de voir qui, de l'Etat ou du citoyen immigré, remplira pleinement ses engagements. Pour l'heure, l'ambassade met à la disposition des 47 volontaires, comme promis, une salle de réunion, un secrétariat administratif et des moyens de communication. L'ambassade fait mieux, elle envoie des messages SMS à un maximum de compatriotes immigrés les invitant, s'ils le souhaitent, à assister en tant qu'observateurs, aux débats des 47 volontaires. Ces derniers ont été tous présents lors des deux premières réunions. Un point positif lorsque l'on sait que certains viennent de loin, de Liège, Gand ou du Luxembourg. Et les réunions s'étirent des heures durant. A ce jour, le groupe des volontaires, baptisé « G 47 » s'est organisé en ateliers et sous-groupes avec des missions diverses : juridique, social, jeunesse, économique etc. Tant mieux. Tout cela donne à espérer que cette fois-ci c'est la bonne : les immigrés auront une structure sérieuse et de qualité qui leur permettra d'assumer leur responsabilité citoyenne. Nos compatriotes ne manquent pas d'arguments. Ils s'interrogent pourquoi le gouvernement ne s'intéresse-t-il pas à l'épargne des immigrés ? Une banque algérienne en Europe peut mobiliser facilement des milliards d'euros au service du pays. Pourquoi les milliers de « cerveaux « et autres managers qui brûlent de s'investir au pays, ou de bâtir des partenariats ne trouvent pas l'écho chez l'Etat et son administration ? Pourtant, le discours politique affirme le contraire au pays. Pourquoi le tourisme algérien privé et public ne présente-t-il pas des offres promotionnelles en Europe, et surtout aux immigrés en périodes de vacances ? Pourquoi Air Algérie n'arrive pas à répondre à la demande en haute saison, affiche complet des mois à l'avance et de plus est rudement cher ? C'est dans ce sens que « l'Association » des Algériens vivant en Belgique et au Luxembourg prend toute sa dimension. Elle se veut une force de défense des intérêts de nos compatriotes et surtout une force de proposition et d'engagement dans le développement du pays. Pour notre part, nous suivrons pas à pas l'opération qui mènera à la naissance de l'association, mais surtout les initiatives et implications après le 28 juin. Car, rappelons que l'ambassade comme le Consulat général se retireront après le 28 juin pour laisser l'association agir en toute liberté. Nous verrons si les immigrés sont capables de tenir, à leur tour, leurs engagements et promesse. Accéder au statut de pleine citoyenneté en quelque sorte.

 






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