Algérie

Immeubles évacués : Le wali d'Oran menace les squatters



Les autorités locales d'Oran semblent décidées à en finir avec le dossier du vieux bâti à risque. Un mois après le lancement du programme d'urgence, adopté par les pouvoirs publics au lendemain du séisme qui avait ébranlé en juin dernier Oran, 815 familles habitant dans des immeubles menaçant ruine dans les anciens quartiers de la ville ont été relogées dans de nouvelles habitations à Haï En-Nour et Haï El-Yasmine. L'opération de déménagement des familles sinistrées a permis l'évacuation de 101 immeubles déclarés en péril et à haut risque pour ses occupants. Les deux tiers des immeubles évacués se trouvent dans deux vieux quartiers de la ville : El-Hamri et Sidi El-Houari, alors que le reste est réparti entre les quartiers d'Eckmühl, Haï Oussama (ex-Boulanger), Sidi El-Bachir (ex-Plateau) et Haï Yaghmoracen (ex-St Pierre).

Pour éviter la réoccupation des immeubles évacués par d'autres familles, les services de la wilaya ont muré et détruit partiellement ces habitations dans la perspective de leur proche démolition. Mais en dépit des précautions des autorités locales, de nombreux immeubles évacués ont été réinvestis par des familles qui exigent de bénéficier à leur tour de logements sociaux pour quitter les lieux. Les indus occupants sont, en fait, d'anciens occupants de ces immeubles menaçant ruine qui refusent de rejoindre leurs nouveaux logements à Haï En-Nour sous prétexte que ces habitations de type F3 ne peuvent en aucun cas abriter des familles nombreuses, dont les membres dépassent largement la dizaine. Les expulsions de ces squatters, qui avait démarré au début de ce mois, avaient failli dégénérer dans certains quartiers comme Haï Oussama ou Sidi El-Houari, en raison de la détermination des squatters.

Ces derniers avaient essayé par tous les moyens de résister à leur expulsion. Dans un immeuble de Haï Oussama, trois familles, qui avaient squatté un immeuble situé dans la rue des Frères Belhadj, avaient menacé de se donner la mort avec des bouteilles de gaz. Certains membres de ces deux familles avaient même menacé de se jeter des balcons de cet immeuble en ruine pour dissuader les membres des forces de sécurité venus appliquer l'arrêté d'expulsion. Pire, un homme, un couteau à la main, avait menacé d'égorger son propre enfant si les agents de l'ordre essayaient de l'expulser. Heureusement, la sagesse des services de l'ordre a permis d'éviter l'irréparable. Aussi, la wilaya vient de décider que toute réoccupation des immeubles évacués est passible de poursuites pénales devant les tribunaux territorialement compétents.

Les propriétaires des immeubles qui ne prendraient pas les mesures adéquates pour empêcher leur réoccupation seraient aussi passibles de poursuites judiciaires. A noter que dans ce cas précis, les propriétaires qui laisseraient des squatters investir les habitations en question mettraient ces derniers en danger.

Selon la wilaya, l'opération de relogement des familles occupant des immeubles en ruine va se poursuivre dans les prochains mois pour toucher tous les immeubles menaçant péril dans le respect des droits de leurs propriétaires. Il existe en effet près de 5.000 habitations classées au 1er degré du risque d'effondrement à Oran, selon une récente étude de la Direction de l'urbanisme et de la construction (DUC).

En juin dernier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, ainsi que celui de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, avaient annoncé à Oran que le dossier du vieux bâti à risque de la ville sera pris en charge sur la base d'un diagnostic «précis». Ils avaient affirmé que l'opération de rénovation de ces immeubles sera prochainement entamée. Dans ce contexte, les deux ministres ont exigé une expertise pour assurer «une plus grande maîtrise de la rénovation et une meilleure planification pour l'amélioration du cadre de vie des citoyens».






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