Algérie

Immersion dans l'enfer des «covidés»



«...J'appelle les miens pour leur annoncer la bonne nouvelle et leur dire que je vais sortir aujourd'hui 27 août 2020..(..)..une joie immense me submerge, celle de ne plus me culpabiliser de ne rien faire devant les gémissements et les râles des covidés la nuit.» Ainsi annonça le journaliste Mahdi Boukhalfa sa sortie de l'hôpital.La délivrance! Il s'en sort avec un livre au titre évocateur: «Pavillon Covid-19 (Sept jours en enfer)».
C'est un récit glaçant, saisissant, qui restitue des moments terribles vécus par un covidé.
Le livre sort des tripes pour nous faire toucher du doigt les péripéties d'une maladie qui a mis à genoux la planète entière. Derrière ce témoignage, se décline un hommage sincère de l'auteur, à tout le personnel de la santé pour ses efforts pour sauver des vies.
C'est également un avertissement aux sceptiques, aux incrédules ainsi qu'aux prédateurs de l'industrie pharmaceutique, qui profitent de ce drame pour faire leur beurre.
L'essai qui a jailli des tripes de l'auteur est un cri strident qui a déchiré les nuits terrifiantes d'un covidé. C'est un appel à la vigilance.
Disons-le, reconnaissons-le, par cet essai, le journaliste Mahdi Boukhalfa vient d'accomplir le devoir de témoignage sur un drame vécu. Incontestablement, c'est ce qui a toujours fait défaut dans notre pays.
L'élite n'écrit pas, ne consigne pas les faits pour les futures générations.
La crise du Parti socialiste français a accouché de 600 ouvrages. C'est à peine si l'on trouve quelques centaines de livres sur les étals traitant de la décennie noire.
Une période où s'est déroulée l'une des plus féroces, l'une des plus grandes guerres contre le terrorisme.
Admis en urgence dans une structure hospitalière où il a été traité avec un professionnalisme jamais démenti, Mahdi Boukhalfa raconte... Ses sept jours de cauchemar. De cette épreuve, il s'en sort sans séquelles, mais enrichi d'une expérience certaine sur les mystères de la vie. Il narre avec, de menus détails les moments de son hospitalisation. Il met en relief surtout le regard de la société sur cette maladie. Le qu'en dira-t-on: «Quelque chose me préoccupe: si la voiture de l'hôpital va venir pour mon évacuation, les voisins vont le savoir et on sera fatalement catalogué covidé.» Chez nous, la Covid-19 est une maladie qui ne se dit pas. On l'attrape, on la subit, on souffre et se tait! De fil en aiguille, le journaliste se perd dans les méandres de son métier et relate ses aventures... manière inconsciente de se venger sur les douleurs atroces et les moments sombres passés sur un lit d'hôpital. Et voilà le journaliste qui cède à ses pérégrinations, à Cordoue Séville et une virée à l'Alhambra de Grenade avec ses fastes et ses jardins et l'inimaginable et horrible Reconquista. C'est tout ça que lui rappelle son sac de voyage qu'il prendra cette fois-ci à l'hôpital pour séjourner au pavillon de la Covid.
«Le sac de voyage noir, qui me regarde un peu exaspéré, un peu en colère, déçu surtout que je fasse appel à ses compétences dans ces circonstances sanitaires particulières.»
Il lui donne la parole: «Fasse que je sois sollicité pour tous les types de voyages et d'endroits, même en Chine, mais pas pour ça!» et lui fait remarquer que l'hôpital n'est pas une destination touristique.
«J'entre dans la salle, qui m'est désignée, et l'infirmier une montre mon lit: N°21. Le lit dont j'ai hérité est très confortable lorsqu'on revient, fatigué et le souffle coupé, de la salle...»
Pavillon Covid-19» est aussi un témoignage sans concession sur les conditions d'hygiène qui règnent dans nos hôpitaux où l'on coupe l'eau!
Le spectacle le plus insoutenable, le plus choquant, une véritable torture morale, devient dans ces conditions d'hygiène celui des toilettes sans eau. Terrifiant...(..)»


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