La contrefaçon est un phénomène universel qui n'épargne aucun pays. Renforcement des législations, accentuation des contrôles douaniers, mise en place de mécanismes de protection des espaces économiques et commerciaux nationaux exposés à ces risques, rien n'y fait.Selon les statistiques de l'OMD (Organisation mondiale des douanes), plus de 10% du commerce mondial sont des produits contrefaits. Des effets vestimentaires, en passant par les cosmétiques et les produits pharmaceutiques, de l'électroménager jusqu'aux pièces détachées, la contrefaçon s'introduit et s'installe insidieusement dans la quasi-totalité des sphères économiques et commerciales avec la complicité de la spéculation et de la contrebande. Cette forme de perversion économique, qui relève à la fois du trafic international, du grand banditisme et des complicités locales, fragilise beaucoup plus les économies des pays en développement que celles des pays dits avancés qui disposent de capacités de riposte et de moyens de contrôle à la mesure des défis qui leur sont lancés.Le processus de mondialisation et de globalisation de l'économie ainsi que l'explosion des flux du commerce international, rendent plus complexe ce phénomène avec, notamment, l'apparition de puissances économiques émergentes et donc, l'exacerbation des convoitises autour des parts du marché mondial. La concurrence des produits, qui met en compétition des facteurs et des coûts de production, rend les produits algériens fortement vulnérables du fait de la faible compétitivité de l'économie nationale hors hydrocarbures. L'accord d'association avec l'Union européenne de même que l'éventuelle adhésion de l'Algérie à l'OMC, compliqueront davantage la situation, à moins que les opérateurs algériens réussissent la mise à niveau de leur outil de production, aidés en cela par les pouvoirs publics à travers l'harmonisation de la législation avec les standards internationaux de lutte anti-contrefaçon.Pari difficile s'il en est, mais néanmoins possible au regard des nombreux avantages comparatifs (coût de l'énergie, main-d'œuvre qualifiée et à bon marché, infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires conséquentes ...) dont dispose notre pays. La bataille de la compétitivité est à la portée des entreprises algériennes, publiques et privées, pour peu que la volonté politique affichée soit suivie d'effets.Il faut dire que nos produits ont été pendant longtemps boudés par le consommateur algérien pour des raisons évidentes de coût et de qualité. Cette réalité, reconnue par tous, trouve, en partie son origine dans les années du monopole, où la tendance, y compris en termes de mode, allait vers la préférence des produits d'importation. "Marqua, griffa..." sont des leitmotivs et des gages de bonne qualité, même si la plupart de ses articles sont contrefaits. Ces attitudes demeurent vivaces de nos jours.Les spéculateurs algériens, tenants du "négoce" au sens de Davenan et Shild qui exprimaient la doctrine du capitalisme de la libre concurrence, lorsqu'ils dirigeaient la Compagnie des Indes, à travers le fameux slogan : "Vendre, vendre, même de la pacotille", exploitent la misère de la jeunesse et son aspiration à un meilleur être, pour inonder le marché national de pacotilles à bas prix et de mauvaise qualité. Les produits made in China, in Taïwan, in Turkey ...font leur apparition ostensiblement sur nos étals, aussi bien au niveau de l'informel que dans les grands magasins de nos principales villes, en transgression flagrante de la loi.Dans de telles conditions, et malgré l'amélioration de leur qualité, les produits made in Algeria continuent à être boudés du fait de leurs prix, mais aussi du fait du comportement des consommateurs, encouragés par la propagande des spéculateurs de tout bord. Une telle attitude pourrait se comprendre dans la mesure où, ces mêmes consommateurs sont limités par un pouvoir d'achat en constante érosion. Ils sont donc objectivement poussés à consommer ce genre de produits à bas prix.Au demeurant, le foisonnement des boutiques spécialisées dans la vente de friperie (pour laquelle les parlementaires semblent étrangement complaisants) valident cette hypothèse.A. H.NomAdresse email
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Posté Le : 12/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Liberté
Source : www.liberte-algerie.com