Algérie

Imbroglios'



On vous parle de désobéissance'Un vent de fronde souffle sur le pays. D'un peu partout, la contestation populaire monte pour crier son ras-le-bol à la face d'un pouvoir de plus en plus absent de la scène politique et surtout sociale. Les ingrédients des manifestations de rue qui prennent parfois l'allure de véritables émeutes que les services d'ordre ont du mal à maîtriser sont connus : injustice, chômage, exclusion, mal-vie' Ces poussées de colère sont évidemment accompagnées de violences qui font beaucoup de dégâts que la caméra de l'Unique s'interdit de montrer. La devise chez nous est claire : « Tout va bien ! Si ça bouge, c'est toujours chez les autres' » Pendant que les jeunes de Diar Echems se font tabasser par la police en revendiquant leurs droits au relogement, la télé nationale fait comme les trois singes : rien voir, rien entendre, rien dire' Comment donc le grand public, censé être informé par les médias lourds, saura-t-il les raisons qui provoquent ces soulèvements sporadiques si le principal concerné, le jeune contestataire, reste constamment privé de parole ' Jamais un simple citoyen, pris dans la tourmente de la désobéissance, n'a eu, à ce jour, l'occasion de venir expliquer devant l'opinion publique pourquoi il est amené à se révolter. Il a certainement, pourtant, des choses très intéressantes à dire qui peuvent aider à la compréhension générale des problèmes qu'il vit lui et ses pairs. C'est par le dialogue et la communication constructive que l'on peut réparer l'irréparable, dit-on. Or, cette communication est pratiquée dans un seul sens. Ce sont toujours les ronds de cuir qui ont la part belle à la télé en venant s'autoriser des satisfecit sur l'action gouvernementale et réciter un discours démagogique qui ressemble de plus en plus à une litanie. Les dirigeants à tous les niveaux de l'Etat ne semblent pas encore avoir pris conscience que ces discours langue de bois n'ont plus aucun effet sur les masses populaires les plus touchées par la crise économique, à moins qu'à force de tourner en rond, ils n'ont plus rien à proposer. Ceci expliquant cela, le vide politique sidéral qui est actuellement ressenti ne serait pas étranger au désordre social qui est créé par-ci, par-là et qu'il faut imputer d'abord aux gouvernants avant de culpabiliser ceux qui n'ont pas d'autre choix que celui de la contestation pour réagir à leur détresse.On vous parle d'imbroglio'Voyez celui créé par le nouveau week-end et vous aurez une idée sur l'étendue du système d'improvisation avec lequel nos gouvernants gèrent le pays. Si sur le plan économique ' registre sur lequel on s'est basé pour apporter les changements de fin de semaine ' rien de probant n'est encore apparu, au niveau du secteur scolaire et de l'administration, c'est la grande pagaille. A ce jour, on n'arrive pas à s'adapter à ce nouveau week-end qui, en voulant couper la poire en deux entre l'ancien (jeudi-vendredi) et l'universel (samedi-dimanche), n'a fait qu'accentuer les improbabilités du bon fonctionnement de la semaine qui, comme partout ailleurs, doit avoir un début et une fin. Quand débute et quand finit la nôtre ' Mais c'est surtout la journée du vendredi, déclarée sacrée alors qu'elle devrait théoriquement être ouvrable, qui pose un vrai problème'idéologique. En voulant la préserver coûte que coûte, les initiateurs du projet du nouveau week-end ont oublié qu'une semaine n'est composée que de sept jours. Du coup, c'est tout le programme scolaire qui est déstabilisé. Les élèves et les enseignants n'en pouvant plus de subir des contraintes inexistantes jusque-là, se sont mis eux aussi à la contestation. Encore une, mais la question est de savoir s'il faut leur en vouloir et qui doit être mis à l'index si on cherchait à comprendre les raisons de cet imbroglio. Voilà un autre thème d'actualité que l'Unique ignore superbement.On vous parle de liberté d'expression'Elle est en net recul dans notre pays, selon le rapport 2009 de l'organisation Reporters sans frontières. Elle occupe désormais la 141e place sur un total de 175 pays. Au cours d'un bref séjour en Algérie, son secrétaire général s'est distingué par cette phrase : « Le pouvoir algérien refuse d'admettre qu'une presse libre est pour lui une chance. » Et de poser le problème de l'ouverture du paysage audiovisuel qui continue de ternir l'image de l'Algérie à l'extérieur, sachant que notre pays reste l'un des rares à posséder une seule télé d'Etat. On est entièrement d'accord avec le constat du SG de Reporters sans frontières, mais si ce dernier s'avère assez prompt à faire la leçon aux autres, il est de bon ton de lui faire remarquer sa curieuse rétention à ne jamais faire de critique à la presse française. Celle-ci pourtant est loin d'être au-dessus de tout soupçon. Depuis l'arrivée de Sarkozy, elle fait de plus en plus dans l'aplaventrisme. Les « guignols » parlent de journalisme-couché, tout, en fait, est dans cette caricature. Ben voyons'On vous parle enfin de football'Pour vous dire que le match Egypte-Algérie est tombé dans une dangereuse hystérie médiatique chez les Pharaons. Les télévisions du Moyen- Orient prennent le relais de cette escalade à la limite anti-algérienne, et on se demande à travers leurs commentaires si au Caire on va jouer une simple partie de football.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)