Algérie

Imbroglio diplomatique


L'information donnée fin novembre par l'agence Reuters, révélant la suspension des visas pour les ressortissants de 13 pays à majorité musulmane, est en passe de créer un imbroglio diplomatique. C'est une affaire qui ne passe pas inaperçue, ou qui ne veut pas passer du tout. L'Algérie figurait parmi les 13 pays concernés par cette mesure (l'Algérie, la Tunisie, l'Iran, la Syrie, l'Irak, la Turquie, la Libye, le Yémen, le Pakistan, l'Afghanistan, le Kenya, la Somalie et le Liban), selon cette respectable agence, qui se réfère à un document publié par un parc d'affaires appartenant à l'Etat émirati et envoyé aux compagnies. Il faut souligner dans ce sillage que l'Autorité fédérale pour l'identité et la citoyenneté des Emirats, contactée par l'agence, n'a pas commenté cette information.Un silence qu'on pourrait décrypter par une volonté des autorités émiraties de gérer cette situation sur un plan très restreint, instruisant uniquement les compagnies et leurs représentations diplomatiques à travers une circulaire autour de cette mesure de suspension des visas, pour éviter, selon toute évidence, l'embarras que cela pourrait provoquer sur le plan diplomatique avec les pays concernés. D'ailleurs, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas tardé à réagir à ces informations, affirmant qu'elles étaient «fausses et dénuées de tout fondement» après avoir cherché explication auprès des hautes autorités émiraties qui ont démenti en bloc l'existence d'une quelconque décision concernant les citoyens algériens s'agissant de la mesure d'interdiction d'entrer dans leurs territoires. Les mêmes autorités émiraties sont allées jusqu'à affirmer que «le document comprenant le nom de l'Algérie est faux et a été relayé par des parties aux intentions malsaines».
D'autres pays concernés également par cette mesure ont vainement tenté d'obtenir une réaction officielle de la partie émiratie à propos de cette mesure. Finalement, le chef de la diplomatie émiratie a confirmé, lors d'un point de presse tenue samedi dernier conjointement avec le ministre pakistanais des Affaires étrangères, l'existence d'une décision de suspension de visas pour certains pays, «en raison de l'épidémie de Covid-19», et qui restera en vigueur pour une courte durée, qui demeure indéterminée. Alors que des pays à haut risque épidémique ne sont pas signalés sur la liste des pays concernés par cette mesure, la même que celle révélée par l'agence britannique Reuters. Bien sûr, la Covid-19 ayant bon dos, on lui colle la raison derrière cette décision. La véritable cause, quant à elle, serait liée à des considérations de sécurité nationale. Les Emirats arabes unis venaient de signer le fameux accord historique de normalisation des relations avec Israël, et on craignait une réaction hostile, voire des attentats sur le territoire émirati, qui pourraient être planifiés par les ressortissants de ces pays, et qui sont devenus, ainsi, persona non grata aux Emirats.
Il serait juste de se demander si la partie algérienne n'a pas été flouée par ces «hautes autorités émiraties» auxquelles elle se réfère dans son démenti ' Dans ce cas, à envisager en toute logique, en dehors du fait que l'Algérie se doit d'appliquer la réciprocité, l'introduction d'une demande d'explication à ce pays qui compte parmi ses pays amis des ennemis jurés de l'Algérie ne serait pas très déplacée.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)