Algérie

Imbroglio



La fronde est à son comble dans plusieurs quartiers de la capitale. L'enjeu est de taille puisqu'il est question de logement. Cet éternel objet de convoitise ne connaîtra, à coup sûr, point de répit, tant il incarne la spéculation sous toutes ses formes. Des facteurs, tout aussi réels, qui caractérisent le sujet, à savoir sa rareté et son essence sociale, ne disculpent aucune tentative d'approche de subjectivisme. C'est à travers cette brèche que s'engouffrent bon nombre de spéculateurs et autres imposteurs écartés des listes de bénéficiaires, pour chauffer la foule et alimenter des émeutes.Le fichier national ne peut, à lui seul, suffire à contrôler la conformité d'une demande de logement tant les subterfuges pour masquer un bien immobilier sont légion. En parallèle à cette envie irrésistible d'acquérir un logement à titre gracieux qui fait perdre la tête à bon nombre de citoyens, il importe aussi de signaler que l'offre en matière d'habitat reste toujours en deçà de la demande. Même les textes de loi, du moins dans leur application sur le terrain, ne viennent pas encourager les propriétaires de biens immobiliers à se lancer dans l'activité de location.Les effets du terrorisme et du chômage qui sévissent à l'intérieur du pays ont aggravé une crise déjà rampante dans la capitale. A lui seul, le centre-ville d'Alger compte plus de 4000 baraques érigées sur des terrasses. Il faut en compter autant à travers les autres quartiers marqués également par le vieux bâti, dont La Casbah qui en détient le record. Quelque 4000 familles patientent dans des chalets dans l'attente d'un logement promis de longue date. D'autres statistiques avancent qu'à fin 2007, 40 000 baraques avaient été recensées à travers des bidonvilles éparpillés en périphérie de la capitale. Ils figurent sur la liste des sites à éradiquer d'ici octobre de l'année en cours. Devant tant de demandes, jusque-là jugées conformes et en attente d'un règlement définitif, d'autres chiffres révèlent une autre réalité ; celle de ne satisfaire que 12 000 cas de relogement d'ici la fin de l'année, incluant aussi bien les familles installées dans des chalets que celles du vieux bâti et encore les occupants des terrasses squattées. C'est dire que les émeutes qui secouent les quartiers d'Alger et s'étendent à d'autres wilayas du pays ont de « beaux » jours devant elles. Même une baguette magique ne suffirait pas à régler le problème.


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