Algérie

Ils y ont laissé leur emploi



Ils y ont laissé leur emploi
Logique ? Les employeurs, notamment privés, n'acceptent pas les retards répétitifs et les absences dus aux embouteillages.Pour les travailleurs, arriver à l'heure est devenu un vrai casse-tête, voire une hantise, en raison de l'encombrement quotidien sur les routes, qui rend cette éventualité quasi-impossible. Habiter dans une localité distante de 20 ou 30 kilomètres de son lieu de travail nécessite de sortir de chez soi à 6h du matin pour espérer être à l'heure. Les retards sont, aujourd'hui généralisés dans le milieu professionnel et les employés font souvent l'objet de pressions, remarques et mesures disciplinaires. Pourtant, la faute ne leur incombe nullement. Après l'heure de sortie, ces derniers souffrent pour arriver chez eux, épuisés et abattus psychologiquement. Ils n'ont même pas le temps nécessaire pour se reposer comme il se doit et se préparer pour le lendemain. «J'ai été licenciée à cause des retards fréquents. J'ai tout fait pour être à l'heure, mais je n'y suis jamais parvenue. Mon employeur m'a infligé plusieurs avertissements, avant de décider de me mettre dehors à cause de ces embouteillages qui m'ont rendu la vie impossible», témoigne Linda, la trentaine, habitant à Staouéli, à l'ouest d'Alger, et qui exerçait comme, représentante commerciale chez une entreprise privée à Hussein-Dey. Ec?urée, notre interlocutrice, divorcée et avec un enfant à charge, est actuellement en quête d'un emploi «tout près» de chez-elle, afin, dit-elle, de «ne plus revivre la même expérience». Elle avoue avoir l'habitude de se lever à 5 heures du matin et sortir de chez elle à six heures, mais il lui? arrivait souvent de mettre une demi-heure et parfois une heure de retard. C'est le cas également de Salim, technicien supérieur en informatique, au?niveau d'une boîte de communication à Dar El-Beida et habitant à Bouzaérah. «Après trois avertissements, le propriétaire de la boîte m'a licencié. J'ai beau essayer de lui expliquer les raisons des retards, rien à faire. Il m'a dit clairement qu'il n'était en aucun cas responsable de cela», avoue ce jeune de 28 ans, estimant, tout de même, que son désormais, ex-employeur avait totalement raison. «Il y a lieu d'incriminer ces responsables qui n'ont pas pu trouver de solution à ce fléau des embouteillages depuis de longues années. Ils ne savent que distiller des discours mielleux et mensongers, laissant le pauvre citoyen subir les effets de leur incompétence?!», rouspète -t-il. Ces deux témoignages sur des jeunes ayant perdu leur emploi ne sont, en réalité, qu'un échantillon de la souffrance qu'endurent les citoyens dans leur milieu professionnel à cause de la congestion de nos routes. «Pour échapper à l'enfer des embouteillages lors des journées de réception des administrations publiques (dimanche et mardi, NDLR), je passe la nuit chez des collègues qui louent un studio juste à côté du lieu de travail. J'ai eu plusieurs remarques sur les retards et je ne veux aucunement perdre mon emploi», avoue, de son côté, Nourredine, comptable au niveau d'une banque étrangère aux Annassers, et habitant à Birtouta. Une trouvaille pour cet employé, qui est contraint, tout de même, de passer la nuit loin de sa petite famille, rien que pour préserver son gagne-pain. Au vu de la persistance de ce phénomène et l'absence de solutions à court terme, les employés doivent s'armer de patience. Ils doivent aussi avoir des nerfs «solides» pour préserver leur équilibre psychologique, plus que jamais menacé...




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