MIS EN LIGNE LE 17/03/2019 À 18:54
PAR Baudouin Loos
Le Soir.be
Activiste des droits de l'homme et opposant radical, le Dr Salah-Eddine Sidhoum appelle à la vigilance.
Salah-Eddine Sidhoum, chirurgien orthopédiste, défenseur des droits de l'homme et animateur du site lequotidienalgerie.org, a souvent payé (prison, clandestinité) pour sa militance radicale contre le régime. Il a répondu à nos questions.
Pensez-vous que le régime lâchera le pouvoir '
C'est le combat politique de plusieurs décennies qui est en train d'aboutir grâce à la maturité politique de notre jeunesse et à son courage. Notre rêve d'une Algérie apaisée et fraternelle est sur le point de devenir réalité. Mais il faut rester très vigilants et très prudents car ce régime illégitime ne partira pas aussi facilement qu'on le pense. La pression populaire doit continuer à s'exercer de plus en plus fort.
L'armée va-t-elle bouger '
A cet instant, je pense que les officiers supérieurs probes vont finir par intervenir pour mettre un terme à ce régime et à ce statu quo mortifère. En attendant cela, l'oligarchie militaro-financière espère toujours retourner la situation. Elle s'agite et tente de multiples subterfuges pour freiner ce mouvement, voire l'éteindre. Ils s'agitent sur plusieurs fronts : leur service d'action psychologique tente de caporaliser le mouvement en balançant des noms, qui appartiennent en réalité à sa réserve d'« opposants » proches du pouvoir. Sur le plan politique, ils nous ramènent le diplomate Lakhdar Brahimi pour nous faire avaler la couleuvre d'une Conférence nationale type Loya Jirga afghane. Ils vont tenter probablement, par des artifices médico-juridiques, de sacrifier Bouteflika pour sauver leur système. D'où nos appels répétés à la vigilance et à la poursuite de cette résistance pacifique.
Faut-il une présidence collégiale, dans un premier temps '
Oui, nous avons toujours prôné une période transitoire avec une présidence collégiale et un gouvernement provisoire qui aura pour tâche principale de préparer l'élection d'une constituante.
Il n'y a pas de leaders dans cette révolution?
Le mouvement va procréer ses propres dirigeants. Des visages nouveaux et des mains propres. Ce qu'on appelle pompeusement la « classe politique » a failli pour la simple raison qu'elle n'a aucun ancrage populaire, elle est une pure création des laboratoires de la police politique.
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Posté Le : 19/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Quotidien d'Algérie
Source : www.lequotidienalgerie.org