Le décalage entre la politique du ministère du Tourisme, très ambitieuse,
et la réalité du terrain, très contraignante, est bien ressenti par les
exploitants hôteliers. Ce sentiment a été clairement exprimé, ce jeudi, par ces
professionnels lors d'une rencontre nationale, organisée à l'hôtel «Le
Méridien» en présence du ministre du secteur, Smaïl
Mimoun.
Une rencontre qui a vu la naissance de la fédération nationale des
hôteliers, présidée par Karim Cherif. Une
organisation qui se veut un interlocuteur entre la corporation et
l'administration et aussi un espace de proposition de solutions pour booster le
secteur qui a longtemps été la vache maigre de l'économie nationale.
C'est lors des débats animés après
plusieurs communications sur les mécanismes mis en place pour le développement
du tourisme en Algérie que les professionnels ont déballé les problèmes
auxquels ils sont confrontés. Le manque de financement pour l'investissement
dans le secteur, problème de régularisation des terrains, attribués maintenant
par concession et non pas par voie d'adjudication comme auparavant, problème de
mise à niveau des hôtels, développement du transport aérien, les lourdeurs
bureaucratiques. «Tant de contraintes qui nous mettent les bâtons dans les
roues», estiment les exploitants hôteliers. Les professionnels ont aussi tenu à
exposer un autre problème, celui de l'application de la loi 99/01 relative au traitement de la clientèle des hôtels. Selon cet
intervenant, «des hôteliers sont traduits en justice» alors que «cette loi qui
stipule clairement, souligne le même gérant, qu'aucune discrimination n'est
tolérée dans les hôtels, plusieurs d'entre nous ont des affaires en justice
parce qu'ils ont hébergé des couples non mariés».
A toutes ces questions le ministre
a donné ses réponses pour rassurer la corporation sur la crédibilité de la
politique mise en place et la disponibilité du ministère à satisfaire toutes
les préoccupations des professionnels. Sur l'investissement, M. Smaïl Mimoun a indiqué qu'une rencontre nationale a déjà
été tenue avec les investisseurs et les banques au mois de janvier 2011 durant
laquelle il a été retenu le CPA et la
CNEP comme banques spécialisées dans le financement des
investissements hôteliers. A propos du transport aérien, le ministre a souligné
que des pourparlers ont été engagés avec le ministère des Transports pour la
réduction du prix du billet pour la des wilayas du Sud. Abordant le problème
d'application de la loi règlementant les hôtels, le ministre a relevé le
déficit de communication existant et s'est engagé à étudier la question avec le
ministère de la Justice.
Il a, cependant, appelé les
hôteliers à l'élaboration d'une charte de la qualité et la mise en place par la
fédération représentant, désormais, cette corporation, des représentativités
régionales pour assurer un travail de proximité. M. Smaïl
Mimoun a également insisté pour la conception d'un prix national d'excellence
qui sera décerné, chaque année, au meilleur hôtel. Sur ce point, il a souligné
que sur 1.100 hôtels et 900 agences de voyages que compte le secteur, 10%
seulement ont adhéré au plan qualité, soit 200. Il reste un grand travail à
faire pour sensibiliser la profession sur l'amélioration des prestations de
service. Pour sa part, le directeur du tourisme au niveau du ministère a
annoncé le classement de tous les hôtels d'ici juin 2012 vu que la majorité de
ces établissements ne sont pas classés.
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Posté Le : 17/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com