Après deux lettres ouvertes adressées, en janvier 2006 et février 2008,
au président de la République, les exploitants libres des stations-service,
dits gestionnaires libres (GL), reviennent à la charge et insistent pour
obtenir un arbitrage du président de la République dans le litige qui les
oppose à Naftal.
Lors d'une conférence de presse organisée hier, au siège de l'Union
générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les représentants de la
Fédération nationale des exploitants libres des stations-service (FNELSS) sont
longuement revenus sur l'origine de ce conflit qui les oppose à la filiale de
Sonatrach, expliquant leur refus total du contrat de gérance libre qui leur est
accordé par Naftal et réclament un contrat de concession exploitation.
Pourquoi récusent-ils le contrat de gérance libre ? Les représentants de
la FNELSS, qui compte quelque 520 exploitants sur les 1.380 qui existaient il y
a quelques années, contestent la propriété de Naftal sur les stations-service
qu'ils gèrent «depuis près de 50 ans, pour certains, soit bien avant la
naissance de Sonatrach et de sa filiale», tiennent-ils à préciser.
La FNELSS considère que cette «propriété autoproclamée» ne repose sur
aucune base légale. Pour cette organisation, les stations-service dites GL,
héritées de l'époque coloniale, «sont des biens de l'Etat» et non pas de
Sonatrach ni de Naftal. Ceci étant dit, la FNELSS n'a «aucune prétention» pour
«s'accaparer un bien de l'Etat», mais réclame juste «concession d'exploitation
strictement conditionnée par les pouvoirs publics» pour sortir de la «situation
de précarité» qui leur est imposée par le contrat de «gérance libre».
«En cas de décès de l'exploitant, ses enfants, ne pourront pas prétendre
à reprendre systématiquement les stations-service. Et si Naftal leur accorde un
contrat de gérance-libre, elle remet le compteur à zéro, effaçant plus de 40
ans de travail de leurs parents», affirment les représentants de la FNELSS.
«Les gens hésitent à prendre leur retraite, à cause de cette précarité et la
peur de tout perdre du jour au lendemain». D'autant que ces stations
«représentent à peine 9% des capacités de stockage globales et 11% en termes de
parts de marché».
Par ailleurs, selon les exploitants, «Naftal sait que ces stations ne lui
appartiennent pas, c'est pour cela qu'elle les néglige, contrairement à celles
qu'elle détient en gestion directe et qui sont régulièrement rénovées».
D'autres griefs sont également retenus contre les contrats de gérance
libre qui lient les exploitants stations-service à Naftal. Le premier, qui
concerne également les propriétaires des stations-service dits PVA (Points de
vente agréés), est celui des marges bénéficiaires qui sont, selon la FNELSS,
largement insuffisantes. «Nous proposons un allègement des taxes au lieu d'une
hausse des marges», disent les exploitants. Ces marges brutes sont actuellement
de 1,25 DA par litre de gasoil et 1,50 DA par litre d'essence.
Le second point évoqué concerne la «redevance de gestion» que doivent
payer les exploitants de stations-service dits GL à Naftal. Ces redevances sont
«non seulement exorbitantes» (elles varient de 13 à 23 DA par hectolitre
vendu), en plus «elles ne correspondent à aucune contrepartie, car Naftal ne
prend en charge aucune réparation des équipements ou autre travaux au sein des
stations-service», ajoutent-ils encore. Et le troisième souci, concerne cette
fois les «irrégularités dans l'approvisionnement» et le «non respect des
volumes commandés» ainsi qu'une distribution «souvent à des heures indues».
Cette sortie médiatique des exploitants des stations-service dits GL se
veut un 3e appel à l'intervention du président de la République pour régler le
problème qui n'a que trop duré.
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Posté Le : 17/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com