Ils sont présidents, ministres et rois, et ne sont pas des privilégiés

Exception ? Une nouvelle génération d'hommes de pouvoir est-elle en train de voir le jour ' La question mérite vraiment d'être posée.A quoi reconnaît-on un homme de pouvoir ' A son train de vie, aux avantages dont il bénéficie et à sa fortune généralement. Il faut dire que le pouvoir est souvent assimilé à l'argent et ses dérivés. Cependant, il y a des présidents, des ministres et des rois qui ne sont ni riches ni privilégiés. Même s'ils occupent des postes de responsabilité, cela ne les empêche pas de mener une vie tout à fait normale ou presque. Comme tout le monde, ils déjeunent à la cantine et prennent le train pour les uns, s'habillent simplement et humblement et dorment chez eux le soir, pour les autres. Ils ne sont certes pas nombreux à travers le monde, mais ils existent bel et bien et cela mérite d'être signalé. Ils n'ont jamais cherché à se faire un nom pour la plupart. Mais quand on est différent des autres, on attire forcément l'attention et on suscite la curiosité. «Khalef touaâref (pour être connu, il faut faire différemment)», dit un proverbe bien de chez nous. Une chose est certaine, un président qui reverse 90 % de son salaire mensuel à des ?uvres caritatives en faveur des pauvres, qui ne porte jamais de cravate, vit dans une ferme et se rend à des sommets mondiaux, chaussé de vieilles bottines, cela ne peut passer inaperçu à l'ère de l'Internet et des réseaux sociaux. Un jeune roi qui est à la tête du royaume le plus pauvre du monde, cela suscite des interrogations. Des ministres qui n'ont pas droit à un logement de fonction ni à une voiture avec chauffeur, ce n'est pas fréquent de nos jours. Mais qui sont ces hommes qui ont accepté d'accéder au trône ou de présider aux destinées de leur pays tout en renonçant aux privilèges qui vont avec ' Comment vivent-ils au quotidien ' Pour quelle raison ont-ils dérogé à la règle qui veut que l'homme de pouvoir jouisse d'innombrables privilèges ' Pour avoir des réponses à toutes ces questions, on s'est intéressé à José Mujica qui est à la tête de l'Uruguay depuis 2009, à Jigme Khesar Namgyel Wangchuk, le jeune roi du Bhoutan, et aux ministres suédois. Le premier est considéré comme le président le plus pauvre de la planète, alors que le second est présenté par ses sujets comme le souverain le plus pauvre du monde. Quant aux ministres suédois, ils sont des fonctionnaires «comme les autres». Qui a dit que le pouvoir et le trône sont synonymes d'avantages et de privilèges '