Algérie

Ils sont présentés dans un packaging imitant celui des produits pharmaceutiques



Les bonbons de tous les dangers Cela constitue, selon les médecins qu’on a approchés, un vrai danger de santé publique... Pour eux, ces «bonboncaments» sont une menace réelle pour les enfants... Dans 45% des cas, les empoisonnements d’enfants âgés de moins de 5 ans sont attribuables à l’ingestion de médicaments d’ordonnance et de médicaments en vente libre, ont noté nos interlocuteurs du CHU d’Oran. Le bon sens voudrait même qu’on ne dise jamais à un enfant qu’un médicament a le goût d’un bonbon. Pourtant, sur le marché local, chez des grossistes, des bonbons de toutes formes imitant les médicaments sont en vente libre. Comprimés, pommades, sirops, des marques médicamenteuses à grande consommation sont imités à la... perfection. Interrogés à ce propos, des agents de la Direction du commerce déclarent n’avoir pas rencontré ces bonbons-médicaments sur les étals. Sur le terrain, la réalité est tout autre. D’autres bonbons sont présentés en diverses autres formes: lampes électriques de poche, stylos, briquets... Ils sont dotés en plus d’un faisceau lumineux imitant le rayon laser. D’après les médecins qui ont examiné des échantillons, les petites piles qui alimentent la lampe contiennent des éléments chimiques très néfastes pour la santé des enfants. L’infiltration des bonbons par des produits est vraisemblable car l’emballage est bricolé. Ceci dit, les producteurs et les vendeurs de ces «bonboncaments» ont suivi des stratégies psychologiques afin d’attirer le chaland, l’enfant. Pour les médecins, ce n’est pas dans les laboratoires de nos hôpitaux qu’on trouvera la solution au fléau des intoxications médicamenteuses des enfants, mais chez les pouvoirs publics. «La solution n’est peut-être pas l’intervention au bistouri dans la salle d’opération, mais plutôt la prévention qui doit être décidée par les membres de nos institutions, de notre parlement. Jusqu’à récemment, une nation comptait sur ses médecins pour améliorer sa santé. C’est maintenant à ses politiques et députés qu’elle doit s’adresser», précise-t-on à ce propos. Et d’ajouter: «C’est le résultat du je-m’en-foutisme des responsables censés protéger la santé du consommateur. Les médecins pédiatres ont, eux, dénoncé, par exemple, ces chewing-gums en forme de cigarettes, gommes sucrées qui sont malheureusement toujours produites et commercialisées chez nous». Quant aux membres des associations de protection du consommateur, ils déclarent que c’est la marque de fabrique chinoise qui ne respecte aucun précepte. Le lucre va ainsi au-delà des lois, chez les producteurs chinois. Certains parents incombent la responsabilité aux services concernés, à savoir les Douanes, la Police et la Direction du commerce. Et demandent une enquête pour remonter à la source de ce créneau commercial dangereux. Il y a lieu de noter que, in fine, les fabricants et les importateurs devraient être contraints d’enregistrer officiellement chaque produit avant de le commercialiser. On exigerait des frais d’enregistrement pour couvrir les frais de tenue du registre des produits et permettre au gouvernement de faire ses propres tests indépendants sur chacun des produits, ont déclaré les médecins. Parallèlement à ces bonbons de tous les dangers, il existe des jouets encore plus périlleux qui sont commercialisés normalement dans... le souk local. Benachour Med


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