Algérie

Ils s'inquiètent de la présence supposée de déchets amiantés: Les «oubliés» des bâtiments préfabriqués réclament un relogement



Le relogement des 1.111 familles de la cité des 500 logements préfabriqués d'Es-Seddikia, plus connue sous le nom de « Batimate Taliane » fait réagir les familles recasées dans les années 1980 dans des bâtiments préfabriqués construits dans plusieurs zones de la ville et des communes périphériques qui réclament désormais le droit au relogement.La société italienne, qui a construit les 25 bâtiments préfabriqués de la cité des 500 logements d'Es-Seddikia, a également réalisé une dizaine d'autres à travers le territoire de la wilaya et en Oranie. Ces « vestiges » qui rappellent le passage des Italiens abritent à ce jour à Oran des dizaines de familles recasées « provisoirement » depuis 1985 dans l'attente d'un relogement définitif. Il existe ainsi à Oran trois bâtiments préfabriqués (deux à El Barki et un autre à Yaghmoracen) qui sont occupés depuis 37 ans par des dizaines de familles qui s'inquiètent aujourd'hui de la présence supposée de l'amiante. D'autres bâtiments préfabriqués sont éparpillés sur les communes périphériques de la wilaya et notamment à Gdyel. Outre la menace sur la santé, les occupants des logements préfabriqués déplorent la détérioration rapide de ces bâtiments préfabriqués.
La polémique qui a eu lieu suite à la démolition des bâtiments préfabriqués de la cité 500 logements Es-Seddikia a ravivé les inquiétudes de ces familles. Les bâtiments préfabriqués construits dans les années 1980 à Haï Es-Seddikia contiennent, selon le mouvement associatif, des élus et des militants écologiques, de grandes quantités de déchets amiantés. L'amiante, une matière hautement cancérigène, se trouve également dans les établissements publics et en particulier dans les écoles.
De nombreuses écoles construites durant la période coloniale ou après l'indépendance à Oran et sa périphérie sont contaminées par ce matériau dangereux pour la santé humaine. Les autorités locales ont été avisées à maintes reprises de la présence de l'amiante dans des écoles primaires, mais presque rien n'a été fait pour préserver la santé des élèves et de leurs enseignants.
Les autorités locales s'étaient engagées en 2010 à raser tous les établissements scolaires amiantés de la wilaya, mais plusieurs années après les efforts consentis pour le désamiantage des écoles demeurent « insuffisants ». Seul le technicum de Haï Fellaoucen (Barki) et quelques écoles primaires, réparties à travers le territoire de la ville, que l'on peut compter sur les doigts d'une main ont été rasés. L'amiante, un terme qui désigne un groupe de minéraux (silicates) constitués de fibres microscopiques, a longtemps été utilisé industriellement et commercialement, en raison de ses propriétés physico-chimiques : résistance au feu, faible conductivité thermique, acoustique et électrique, résistance mécanique, résistance aux agressions chimiques, élasticité. L'inhalation de fibres d'amiante est dangereuse pour la santé. Il suffit d'une ou deux fibres au maximum pour provoquer un cancer du poumon. De 400 à 500 fois moins épaisses qu'un cheveu, les fibres d'amiante sont invisibles dans les poussières de l'atmosphère. Inhalées, elles peuvent se déposer au fond des poumons et provoquer des maladies respiratoires graves : plaques pleurales, cancers des poumons et de la plèvre (mésothéliome), fibroses (ou asbestose)... Certaines maladies peuvent survenir après de faibles expositions mais la répétition de l'exposition augmente la probabilité de tomber malade. Les effets sur la santé d'une exposition à l'amiante surviennent souvent plusieurs années après le début de l'exposition. Les effets peuvent se manifester jusqu'à 40 ans après le début de l'exposition, y compris après le départ à la retraite pour le personnel enseignant. Les fibres d'amiante sont responsables de pathologies graves. Les risques dépendent de la durée ou de l'intensité de l'exposition.


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