C'est indigne et
abominable de rire des gens simples auxquels on a fait croire au « tout baigne
dans l'huile» dans tous les domaines et notamment ceux liés à la lutte contre
la haute corruption et la pauvreté morale.
Tandis que toutes
les deux sont en train de miner, plus qu'avant, les bases existentielles des
sociétés du monde actuel. D'autant que le combat, contre ces fléaux tenaces,
s'avère difficile à maîtriser au niveau du terrain et que les quelques
résultats obtenus, par les organismes en charge de les circonscrire, sont, à
l'évidence, risibles car ces méthodes de lutte, au niveau international ainsi
que national, n'éradiquent que les quelques feuilles et n'atteignent nullement
les racines de l'arbre des maléfices.
A l'occasion de la commémoration du 50 é
anniversaire de l'OPEP, à Alger, l'ex Ministre de l'Energie M. Chakib Khellil a
été pris par un fou rire en guise de réponse à la question d'un journaliste lui
demandant qu'elle serait sa réaction au cas ou il serait convoqué par la
justice au sujet de l'affaire des prévarications constatées au sein de
Sonatrach : Machine à sou - de rentes - du pays et, notamment, de ses « gothas
» habitués à s'empiffrer.
Une question s'impose : A qui s'adresse cet
éclat de rire après son air renfrogné du temps de « je ne suis pas au courant
de ce qui se passe » ? Nous pensons que ce rire s'adresse à ceux et celles qui
ont l'habitude de croire, et ils sont nombreux malheureusement, a un surhomme
vengeur contrôlant et posant pied partout et, notamment, dans tous les lieux ou
foisonnent des calembours tels que ceux relayés par les médias dits lourds, les
partis de service,… ainsi que dans les grands patios de Zaouïas : endroits de
prédilections des incantations , des fausses interprétations de l'ascétisme,
des choses de la vie, de la réalité et des préceptes de la foi comme :
msselmine mketfine : soumis et ligotés. A qui ? A un mortel ! En un mot : la
Hadhra, une sorte d'euphorie collective de défoulement des démunis, moralement,
à la recherche d'une issue même illusoire et, donc, à la merci des songes et
mensonges conjugués a la pauvreté de l'esprit accentue-t-on. Sans généraliser,
encore moins douter des bonnes intentions des gens, cependant il serait
édifiant et constructif de constater qu'il existe une volonté inhibée, prenant
ses sources des influences et déceptions du passé, de vouloir transmettre aux
strates sociales actuelles dans le besoin, des « calmants » quelque soit leur
nature, de fantasmagories liées au culte de l'imaginaire et, notamment, de la
personnalité, au lieu que ces couches sociales se concentrent autour des
rationnelles interprétations culturelles et cultuelles.
En ce qui concerne les commentaires sur la
corruption de la part des élites, malgré quelques expressions médiatiques
indépendantes la signalant dans son ensemble, il n'en demeure pas moins que ces
analyses sont, d'après notre humble avis, peu pertinentes et conséquentes en
permanence. Parfois, elles servent de règlement de comptes entre des clans. Les
pauvres gens, dans le besoin de se défouler, lisent ou écoutent les nouvelles
dans ce domaine sans pour autant savoir distinguer le bon grain de l'ivraie. La
pauvreté morale est souvent pire que celle matérielle.
En milieu de cette semaine, l'ancien chef de
gouvernement, M. Sid Ahmed Ghozali, avait accordé une interview à M. Kamel
Daoud du Quotidien d'Oran. Nous remarquons le commentaire suivant au sujet des
malversations constatées au niveau de la Direction de Sonatrach : « Donc moi,
je ne m'attarde pas sur les histoires de corruption ( ?), moi je parle des gens
les plus convaincus d'entre eux. Ils se trompent d'abord au regard des intérêts
nationaux, car les intérêts nationaux sont maltraités dans un système où on
n'est pas responsable de ses actes. Que penser lorsqu'un ministre, qui est là
depuis dix ans, et qui vous répond lorsque éclate un scandale chez lui « je ne
suis pas au courant, j'ai appris ça par la presse». Comment vous, en tant que
journaliste ou en tant que citoyen, vous allez percevoir ce genre de propos ?
Je vais vous dire comment moi je les comprends : c'est une marque de mépris.
C'est quelqu'un qui a la mentalité de l'impunité.
Il est convaincu qu'il n'aura jamais à rendre
compte. Il se trompe car il rendra compte au moins à Dieu. » Fin de l'extrait.
Il est utile de signaler que cette mentalité de l'impunité ne date pas
d'aujourd'hui. Beaucoup de gens ont échappé à la justice des hommes. En
revanche, il à raison de l'affirmer, « le rendez-vous avec Dieu est une
certitude ». Pour tous les adeptes du diable. Tous ! Il est édifiant de noter
également qu'il avait fait un rapprochement déroutant : « Je n'ai jamais fait
partie du système. Et je sais que cette affirmation restera longtemps
incompréhensible aux yeux de l'opinion. Le système n'a jamais été moi ou
beaucoup d'autres. Il faut parler de système dans le système et identifier
celui et ceux qui prennent la décision. Moi et d'autres, nous n'avons jamais
pris la Décision. Quelque part, je le dis aujourd'hui, nous
avons été les «harkis du système». Nous l'avons servi. De bonne foi, car nous
nous croyons commis de l'Etat, d'un Etat. On n'a pas compris que nous n'étions
que ses instruments. Le système, ce n'est donc pas ce que l'on voit ou croit
savoir. Il emploie tout le monde et il nous a employé » Fin de citations
Hormis qu'il à le droit de s'exprimer sur
tout ce qui intéresse le pays et même de fustiger qui que ce soit, néanmoins il
n'en a pas ce droit lorsque il englobe, dans son raisonnement, tous les cadres
du pays - d'autres gouvernants l'on fait après lui en les emprisonnant - ou
qu'il fait des raccourcis du genre : « Nous avons été des harkis du système ».
Les cadres sincères malmenés, pressés comme des citrons ; et qu'ils ne
regrettent rien, apprécieront cet excès dans les jugements de valeur. Des
harkis, quelle idée ! D'après notre avis, Il aurait mieux valu conclure
l'échafaudage de sa logique par : Et un cadre de l'Etat ça démissionne aussi.
Et un harki ça rejoint la cause nationale non pas par retournement de veste de
son vivant, mais pour ne pas se retourner dans sa tombe. En outre, il en existe
des centaines de milliers qui ont fait du harkisme. Et beaucoup, soit leurs
enfants, sont actuellement de hauts dirigeants politiques de ce pauvre pays.
Cela existe depuis 1962. Et ils en jouissent avec le rire. Alors ? Alors des
professions de foi à en pleurer. Pour revenir au rire de l'ex ministre de
l'énergie, cela nous incitent d'ajouter une gaieté du même genre : « Dans les
années 1980, un haut responsable, assez connu, de l'ex parti Unique, avait
prononcé un discours tonitruant devant les militants d'une région du Sahara de
l'ouest du pays. Ils étaient accrochés à ses lèvres. En privé, le Mouhafedh le
félicite pour son speech. Ce ténor lui répondit en riant : tant qu'il reste du
grain d'orge à moudre pour le bétail, ça ira dans le sens qu'on désire. Et un
autre du même parti, grande gueule dans tous les sens insolents du
qualificatif, disait à ses amis : Comment le Seigneur pourra-t-il me dénicher
parmi les dizaines de milliards d'êtres humains impénitents. Il reconnaît qu'il
est l'un d'eux.
C'est déjà beaucoup comme aveu de son vivant
en attendant l'outre-tombe. Et, peu après, le 5 octobre 1988 est survenu !
Après tant d'hypocrisies politiques semées à la volée, voici le temps des
réceptions et des paroles souriantes et allusives exprimées par une minorité du
peuple, d'une part, et, d'autre part, d'amertumes et de déceptions normalisées
pour le reste.
Tout le reste ! Que faire ? Rions de
nous-mêmes. Et lorsque nous rencontrons quelqu'un qui prend trop au sérieux les
déclarations des véreux - veineux pour les envieux - constamment attirés par
l'appétit jamais assouvi d'acquérir n'importe quel strapontin dans les pinacles
de la gouvernance non pas pour servir mais pour en profiter encore plus de la
curée ; alors là, rions tous jusqu'à en pleurer. A propos des pleurs, un berger
proposait à un loup, habitué des lieux, la mission de garder les moutons. Alors
le chacal subitement sangloter. Le pâtre étonné, lui demande : pourquoi tu
pleure ? Le loup répondit : je pleure parce que j'ai peur que tu change d'avis
!
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Posté Le : 21/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Brahimi
Source : www.lequotidien-oran.com