Les avocats affiliés au barreau d'Alger reviennent à la charge en
observant hier, mercredi, une journée de protestation.
Les robes noires ont ainsi boycotté toutes les audiences programmées au
niveau des tribunaux et la cour d'Alger. Ils se sont également rassemblés
devant la cour pour exprimer leur rejet du projet de loi portant organisation
de la profession d'avocat présenté, récemment, par le ministre de la Justice devant la
commission des affaires juridiques et administratives de l'Assemblée populaire
nationale (APN). Pour les avocats du barreau d'Alger, ce projet de statut de la
profession d'avocat est en total retrait des droits de la défense, tels qu'ils
ont été consacrés par notre pays.
Le président du conseil de l'ordre des avocats d'Alger, Abdelmadjid Selini, a affirmé
lors d'une conférence de presse ayant suivi le regroupement que les avocats du
barreau d'Alger réclament le retrait et le gel du projet de loi organisant la
profession des avocats. Pour Selini, ce projet de loi
porte atteinte aux droits des citoyens puisqu'il vise à étouffer la liberté de
la défense. Maître Selini a estimé qu'il est anormal
que les décisions du conseil de l'ordre des avocats peuvent
être annulées ou réorientées par le ministre de la Justice, comme le stipule
le texte. Les membres du conseil se sont dits étonnés par le fait que le
ministre est cité 42 fois dans le texte «preuve de son omniprésence dans toutes
les décisions», ont-ils souligné. Maître Selini a
contesté en outre le fait que l'avocat doit arrêter toutes ses fonctions
jusqu'à la fin des poursuites à son encontre en conseil de discipline et avant
même son audition, en cas d'incident d'audience, «donc, l'avocat est coupable
jusqu'à ce qu'il ait prouvé son innocence».
Le conférencier s'est également dit étonné par
le fait que ce texte intervient au moment où le monde arabe connaît un
printemps prometteur pour sa démocratisation et son entrée dans la modernité et
le progrès social. Maître Selini estime que ce projet
constitue un désaveu incompréhensible pour la politique des grandes réformes
initiées par le président de la
République.
Tout en inscrivant leur action dans le cadre de ces réformes, les avocats
du barreau d'Alger comptent saisir le président par voie d'une lettre. Ils ont
décidé d'aller au bout de leur revendication jusqu'au gel ou le retrait de ce
document. Dans le cas contraire, ils durciront leur mouvement de protestation, disent-ils.
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Posté Le : 23/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com