Algérie

Ils réclament plus de 10 mois de salaires: Sit-in des marins ex-otages en Somalie



Une dizaine de marins du MV Blida, parmi les 17 Algériens ex-otages qui avaient été détenus pendant 11 mois en Somalie, ont observé, hier matin, un sit-in devant le siège de la société International Bulk Carriers (IBC), armateur du navire, pour attirer l'attention des pouvoirs publics concernant les dix mois de salaires que leur doit la société jordanienne CTI qui avait affrété le vraquier en 2011. «Nous attendons depuis novembre 2011 nos dix mois de salaires. Les autorités nous avaient pourtant promis de régler la situation avant même de rentrer en Algérie», affirment les marins.

Selon eux, dès leur libération, ils avaient attiré l'attention des représentants des autorités algériennes, qui avaient été dépêchés pour attendre les marins à leur libération par les pirates somaliens. «On nous avait promis que nous allions retrouver notre dû à l'hôtel où nous devions êtres transférés à Mumbasa au Kenya», affirment nos interlocuteurs. Une fois au Kenya, «il n'y avait pas de représentant de l'armateur». Devant le fait accompli et désirant plus que tout de retrouver leurs familles en Algérie, les 17 marins ont donc «préféré rentrer puis de réclamer ensuite». Mais voilà que plus de trois mois après leur libération, ils attendent toujours leurs salaires. «Des familles des marins ex-otages vivent dans la précarité depuis pas moins de 10 mois. Certains marins n'étaient même pas aptes à se déplacer pour se sit-in vu leur état psychologique», nous assurent ceux que nous avons rencontrés hier. Les marins algériens sont les seuls à être dans cette situation, puisque les autres ex-co-otages, philippins, ukrainiens, indonésiens et jordaniens, leur ont affirmé «avoir reçu leur argent», ajoutent nos interlocuteurs.

Qu'en est-il de l'armateur du MV Blida? Selon les marins qui étaient devant le siège de l'IBC, la société a fait son possible pour que l'entreprise jordanienne s'acquitte de ses dettes envers les 17 marins. «Le DG de l'IBC a envoyé plusieurs requêtes à CTI restées sans suites. Il a même téléphoné devant nous au DG de CTI qui ne répondait pas à ses appels», affirment-ils. Le directeur général de l'International Bulk Carriers (IBC), Nasreddine Mansouri, nous a affirmé lui aussi que l'entreprise «fait tout son possible» pour régler ce problème. «Nous avons envoyé plusieurs mises en demeure à CTI, mais en vain», dit-il.

Selon M. Mansouri, les 17 marins «devraient s'unir et agir de manière concertée pour réclamer leurs droits». «Je leur ai suggéré d'ester en justice CTI. Nous avons tous les éléments pour leur garantir leurs droits. Nous sommes prêts à les soutenir dans cette démarche», assure-t-il.

En fin de matinée d'hier, un autre groupe de marins s'était dirigé vers le Premier ministère pour demander audience auprès d'Ahmed Ouyahia. Selon nos interlocuteurs, «on leur a dit de faire une demande écrite». Voulant taper à toutes les portes, le même groupe, rejoint par ceux qui étaient restés devant le siège de l'IBC, s'était dirigé en début d'après-midi au siège du ministère des Transports pour demander à rencontrer le directeur de la marine marchande au sein du département de Amar Tou.




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