La marche des avocats organisée jeudi dernier a fait suite aux appels incessants des internautes et des personnalités publiques à réagir face aux arrestations arbitraires des manifestants, ces trois dernières semaines. Les collectifs des avocats ont répondu présents à l'appel lancé via les réseaux sociaux et ont manifesté à Alger devant le tribunal Sidi M'Hamed pour appeler à «l'indépendance de la justice» et à la «libération des détenus d'opinion».La mobilisation des robes noires n'a pas concerné uniquement ceux d'Alger, mais même dans certaines autres villes du pays, les avocats sont sortis en soutien au mouvement populaire et pour renouveler leur attachement à l'indépendance de la justice, sans pression. Ils ont entamé leur manifestation, juste après avoir observé un sit-in devant le tribunal Sidi M'Hamed, à Alger où ils ont débattu la situation anarchique de la justice algérienne toujours dépendante des décisions des hauts responsables du système en place, honni et contesté par le peuple. Une heure après le rassemblement, les avocats ont démarré leur marche, sous la haute surveillance des policiers, présent en force comme à l'habitude. Le nombre semble avoir doublé suite aux dernières déclarations et mises en garde du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah qui a tenu mercredi dernier un discours à teneur menaçante envers ceux qu'il a qualifié de « traîtres », ciblant tous messages ou slogan brandi contre l'institution militaire et le port d'un drapeau autre que celui de la Nation. La sortie des avocats était, également, pour dénoncer la pression exercée sur les manifestants ainsi que sur les conditions d'exercice de leur profession et les dernières injonctions du pouvoir. Ils ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et au chef d'état-major de l'ANP: « Pour un Etat civil et non militaire », « Libérez la justice et l'Algérie », « Nous sommes tous unis pour une Algérie libre et démocratique », « Nous ne voulons pas répéter le scénario des années 92 ». Une centaines d'avocats ont investi les rues du centre-d 'Alger vers la fin de matinée du jeudi, sous les applaudissements des passants. Ils ont ainsi réitéré leur soutien total au peuple et ont promis de « marcher jusqu'à l'avènement du changement », appelant à l'occasion les magistrats à défendre leur profession et à honorer leurs engagements pris au début du mouvement populaire, le 22 février dernier. Ils ont occupé les rues d'Alger pendant plusieurs heures et promettent de défendre chaque citoyen arrêté de manière arbitraire lors des manifestations de vendredi. Rendant ainsi hommage à maître Debouz, avocat du défunt, Kameleddine Fekhar, militant des droits de l'Homme décédé, il y a un mois en prison. Maître Debouz a entamé cette semaine une grève de la faim afin de dénoncer le harcèlement judiciaire dont il fait l'objet depuis le mois d'avril dernier. Ses confrères et cons?urs lui ont rendu hommage et ont appelé les autorités à agir avant que les choses ne se compliquent davantage.
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Posté Le : 13/07/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Takharboucht
Source : www.lnr-dz.com